Vous connaissez probablement cette blague, rappelée par Mental Floss en début d'article et racontée par Jean-Marie Bigard depuis une bonne vingtaine d'années (on a les références qu'on peut). Quelle est la différence entre des brocolis et des crottes de nez? Réponse: t'essaieras de faire manger des brocolis aux enfants.
Le site américain a tenté de s'intéresser à la fascination des enfants pour le contenu de leurs narines. Une fascination qui ne disparaît pas pour tout le monde à l'âge adulte, comme on peut le constater en observant les automobilistes arrêtés au feu rouge.
Sous le nom charmant de «crottes de nez», il y a du mucus, liquide gélatineux, aqueux ou visqueux produit par les muqueuses, présent sous forme solide dans notre nez. Le mucus nous empêche d'inhaler certaines particules dangereuses présentes dans l'air. Il les attrape au passage et les envoie vers notre estomac via la gorge; mais il arrive que le mucus s'agglomère en petits amas, lesquels vont alors sécher. Voilà, c'est prêt.
La tentation est souvent de se curer le nez afin de le vider de ses occupants indésirables, mais Mental Floss rappelle que pour de simples raisons sanitaires, ceci est fortement déconseillé. S'introduire le doigt dans la narine, c'est prendre le risque d'y faire entrer des éléments infectieux, mais également d'en transmettre à d'autres. Se mettre le doigt dans le nez puis serrer la main à quelqu'un est par exemple le meilleur moyen de transmettre une pneumonie.
Mucophagie or not mucophagie?
Quant à la mucophagie, ou le fait de manger le contenu de ses narines, elle divise davantage. En 2013, un professeur de biochimie d'une université canadienne avait fait parler de lui en affirmant qu'avaler ses propres crottes de nez était un bon moyen de booster son système immunitaire, comme une sorte de vaccination permanente contre les différentes maladies qui nous guettent.
D'autres scientifiques ont émis des réserves quant à ce raisonnement, expliquant que puisque nous avalons déjà l'immense majorité de notre mucus sans même en avoir conscience, il est très peu probable que quelques particules de plus ou de moins viennent faire la différence au niveau de notre système immunitaire.
Quant à savoir pourquoi les enfants aiment particulièrement manger leurs crottes de nez, il semble que c'est parce qu'ils ne voient pas le problème, et surtout, parce qu'ils trouvent ça savoureux. L'article cite les écrits de Sidney Tarachow, psychiatre qui s'est également intéressé à la coprophagie infantile: «Les patients aiment ces activités. Ils disent que ce qu'ils trouvent dans leur nez a vraiment un bon goût bien salé.»