Santé / Sciences

Une découverte majeure pourrait faire gagner dix ans de recherche sur le cancer de la prostate

Temps de lecture : 2 min

Le problème de résistance des cellules cancéreuses aux thérapies anti-hormonales a enfin une solution.

Les chercheurs se sont basés sur les tissus de cinquante-six patients atteints d'un cancer de la prostate à un stade avancé. | National Cancer Institute via Unsplash
Les chercheurs se sont basés sur les tissus de cinquante-six patients atteints d'un cancer de la prostate à un stade avancé. | National Cancer Institute via Unsplash

Dans le cas du cancer de la prostate, le développement de la maladie est caractérisé par une surproduction d'hormones androgènes. Une manière de ralentir la progression du cancer consiste à faire baisser ce taux d'hormones par des thérapies anti-hormonales. Comme le souligne Interesting Engineering, cette méthode fonctionne chez certains patients, mais il arrive que les cellules cancéreuses résistent à ces thérapies.

De nouvelles découvertes portées par une équipe internationale de recherche menée par le Netherlands Cancer Institute pourraient bien changer la donne.

Les spécialistes ont dévoilé le 27 juin dans la revue Cancer Discovery «une solution potentielle inattendue» qui n'aurait pas pour but premier de combattre le cancer, mais plutôt de «cibler les protéines qui régulent le rythme circadien d'une cellule» qui est, selon la Société canadienne du cancer, une sorte «d'horloge interne».

Sortir des sentiers battus

En d'autres termes, ces derniers ont découvert qu'une certaine classe de protéines qui régule le rythme circadien pouvait atténuer les effets d'un traitement hormonal. «Les cellules cancéreuses de la prostate n'ont plus de rythme circadien, commente Wilbert Zwart, un des auteurs de la recherche. Or les protéines de l'horloge circadienne acquièrent une toute nouvelle fonction dans les cellules tumorales lors des thérapies hormonales: elles maintiennent ces cellules cancéreuses en vie, malgré le traitement.»

En se basant sur les tissus de cinquante-six patients atteints d'un cancer de la prostate à un stade avancé et ayant reçu trois mois de traitement anti-hormonal, les scientifiques ont réalisé que «les gènes qui maintenaient les cellules tumorales en vie étaient soudainement contrôlés par une protéine qui régule normalement l'horloge circadienne», explique le chercheur Simon Linder, lui aussi dans l'équipe internationale.

Les spécialistes vont maintenant travailler main dans la main avec l'Institut Oncode néerlandais afin de trouver des stratégies pour bloquer ce processus, «ce qui augmenterait l'efficacité de la thérapie anti-hormonale contre le cancer de la prostate».

«Notre découverte a montré que nous devons sortir des sentiers battus en matière de nouveaux traitements du cancer de la prostate et tester des médicaments qui affectent les protéines de l'horloge circadienne, soutient Zwart. Il existe déjà plusieurs thérapies qui affectent ces protéines, et celles-ci peuvent être associées à des thérapies anti-hormonales. Cette piste, qui permet de réadapter les médicaments, pourrait sauver une décennie de recherche.»

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