Avec l'essor des énergies marines renouvelables, le nombre de câbles électriques sous-marins augmente rapidement, ce qui n'est pas sans conséquences pour les espèces marines, rapporte une nouvelle étude publiée dans le Journal of Marine Science and Engineering.
L'équipe de recherche s'est concentrée sur une espèce en particulier: les homards. Pour comprendre l'impact que peut avoir ce réseau, elle a choisi d'exposer 4.000 œufs de homard à un niveau de champ électromagnétique semblable à celui ressenti à proximité des câbles sous-marins. En parallèle, elle a observé l'évolution d'un autre groupe similaire de homards, qui n'a en revanche pas grandi en étant exposé à de telles ondes.
Cette expérience, réalisée dans un laboratoire de la station marine de St Abbs, au Royaume-Uni, a montré une chose: les homards qui ont grandi près des câbles étaient trois fois plus susceptibles de développer des malformations que les autres, comme une queue plus petite et pliée, un développement des yeux raté ou un corps gonflé. Pire encore, ces homards étaient trois fois plus à même d'échouer à un test de nage verticale permettant de remonter à la surface, un type de déplacement pourtant essentiel à l'alimentation de l'espèce.
Enterrer les câbles
Les homards n'ont pas été la seule espèce étudiée. Des larves de crabes ont elles aussi été soumises à l'expérience, avec un résultat légèrement plus rassurant. Si les larves exposées aux champs électromagnétiques ne présentaient ni déformation grave ni problème pour nager, elles étaient en revanche plus petites que la normale. Un changement qui pourrait peut-être compromettre leur survie sur le long terme, d'après l'étude.
Quoi qu'il en soit, les scientifiques appellent à mettre en place des solutions pour pallier ce problème. L'une d'entre elles consisterait à enterrer les câbles dans le fond marin, explique The Independent. Mais le procédé peine à s'imposer, tant il reste coûteux et complique l'entretien du réseau.