Si vous avez l'habitude d'utiliser des produits d'entretien chimiques et (parfois) délicieusement parfumés, il va devenir urgent de se mettre à utiliser des substances plus écologiques. Une étude relayée par NewScientist montre en effet que l'air de notre domicile peut atteindre un niveau de pollution équivalent à celui d'une route qui serait utilisée par 28.000 véhicules par jour.
Les produits de nettoyage des sols contiennent souvent des monoterpènes, hydrocarbures utilisés parce que leur odeur rappelle celle des citrons ou des conifères. Ils s'évaporent aisément dans l'air, où ils réagissent avec des molécules instables, comme l'ozone. Le tout produit des particules polluantes connues sous le nom d'aérosols secondaires.
C'est du propre
Ces aérosols secondaires, qui sont également générés par les fumées d'échappement des véhicules, sont susceptibles d'irriter les voies respiratoires. «Plus les particules sont petites, plus loin elles vont dans les poumons», explique la chimiste Colleen Rosales, spécialiste de l'atmosphère et de l'air intérieur. «Les plus petites particules peuvent causer de graves problèmes respiratoires, comme des inflammations. Elles peuvent aussi permettre l'entrée de produits chimiques dans le système sanguin.»
Rosales a travaillé sur ce sujet avec son équipe de recherche. Les conclusions sont édifiantes: en matière d'exposition des poumons aux particules polluantes, passer une heure et demie dans une pièce dans laquelle des produits d'entretien du commerce viennent d'être utilisés équivaut au fait de passer entre une heure trente et six heures sur une route embouteillée.
Deux solutions peuvent permettre d'éviter cette pollution de l'air intérieur: l'emploi de produits sans monoterpènes, mais aussi l'utilisation de systèmes d'aération permettant de capturer l'ozone et les particules polluantes.