On ne va pas tournicoter, l'acné, c'est une tannée. Affection cutanée certes courante –les meilleures estimations font part de 80% de la population concernée– les conséquences psychologiques négatives des taches, kystes, crevasses, cicatrices et autres modifications pigmentaires qu'elle provoque sont lourdes à tous les âges, mais le sont tout particulièrement à l'adolescence.
Publiée le 7 février, une étude génétique –la plus vaste de l'histoire– vient de mettre au jour 29 nouveaux variants de risque qui, ajoutés à ceux déjà connus, portent à 46 le nombre de gènes associés à l'acné. Des connaissances grâce auxquelles de nouveaux traitements et médicaments pourraient être conçus, mais qui pourraient aussi aider les spécialistes à identifier les individus présentant un risque élevé de formes graves.
Mené par l'équipe de Michael A. Simpson, du département de génétique moléculaire et médicale du King's College de Londres, ce travail rassemble neuf études d'association pangénomique provenant de patients d'ascendance européenne du monde entier. Cette méthode, née de la découverte et de la généralisation des puces à ADN il y a une vingtaine d'années, permet de balayer l'ensemble du génome pour identifier les variants génétiques associés à des traits ou des troubles, plutôt que de se focaliser sur une poignée de gènes candidats à la fois. Il en ressort en général l'identification d'un certain nombre de gènes, représentant individuellement un effet minime sur la caractéristique ciblée, mais qui, en cumulé, permettent de dresser un profil de vulnérabilité génétique, ou score polygénique.
Profil génétique
Ici, les analyses de Simpson et de ses collègues portaient sur les génomes de 20.165 personnes atteintes d'acné, contre 595.231 sujets épargnés. Et le score polygénique ainsi établi pourrait expliquer jusqu'à 5,6% de la variance de l'acné –ce qui signifie qu'à l'échelle d'une population, et de manière probabiliste et non-déterministe, 5,6% des différences entre personnes touchées ou non par l'acné sont imputables à la génétique.
En outre, ce profil génétique permet d'identifier les individus les plus vulnérables aux formes graves. En effet, ce score polygénique établit un lien entre risque génétique d'acné et gravité de la maladie, avec les individus au risque génétique le plus élevé étant également les plus susceptibles d'en manifester les symptômes les plus sévères.
À noter que plusieurs gènes de risque acnéique identifiés dans cette étude sont également liés à d'autres problèmes de peau et de cheveux. Selon les scientifiques, cette découverte ouvre une nouvelle piste de compréhension des causes de l'acné, que l'on sait par ailleurs relever d'un mélange de biologie (génétique et hormonal, principalement) et d'environnement.