Aux États-Unis débute un bras de fer entre les opérateurs téléphoniques et la Federal Aviation Administration (FAA) –une agence gouvernementale chargée des réglementations de l'aviation civile– à cause d'une nouvelle mise à jour des réseaux 5G. Le 19 janvier prochain, Verizon et AT&T, deux grandes entreprises de télécommunication, prévoient d'activer de nouvelles fréquences cellulaires dont la bande C, pour accélérer les connexions de dizaines de millions de téléphones dans le pays.
La FAA s'inquiète de l'ajout de cette fréquence. Elle craint que la bande C n'interfère avec certains radioaltimètres, des outils de sécurité des avions qui dépendent des ondes à proximité. Les opérateurs démentent tout risque d'interférence. La FAA explique que les avions s'appuient sur des parties du spectre qui sont voisines des ondes utilisées par la bande C. Selon elle, il serait possible que cela engendre de potentiels problèmes de sécurité.
C'est pourquoi, pour éviter les risques, l'agence a annoncé en décembre dernier que des vols qui s'appuyaient sur un radioaltimètre pourraient devoir être reprogrammés. Pourtant, la Commission fédérale des communications –une agence indépendante– avait, elle, déterminé que la 5G ne posait pas de problème pour les altimètres modernes.
Une histoire de fréquences
Ce qui est sûr, c'est que c'est tout le marché de la 5G dépend de la bande C. Les smartphones 5G se connectent actuellement au spectre des ondes millimétriques et au spectre à bande basse. Si les fréquences du spectre des ondes millimétriques peuvent transporter très rapidement beaucoup de données, elles ne s'étendent cependant pas très loin. À l'opposé, les fréquences du spectre à bande basse peuvent couvrir de grandes zones, mais ne peuvent supporter qu'une petite quantité de données et sont par conséquent plus lentes. La bande C couvre une bonne partie du territoire avec des vitesses assez élevées. Grâce à elle, les appareils 5G fonctionneraient dix fois plus rapidement que les téléphones 4G.
Pour trouver une entente, les opérateurs sans fil et les compagnies aériennes ont accepté fin 2021 de tester la performance de certains radioaltimètres dans des conditions réelles. La FAA lèvera alors les restrictions sur les avions, seulement si les compagnies aériennes parviennent à prouver que leurs altimètres peuvent fonctionner lorsque la bande C est activée. Les entreprises de télécommunication ont également promis de ne pas transmettre la bande C dans cinquante aéroports que la FAA a sélectionné pendant au moins six mois.
Ce n'est pas la première fois que la FAA s'oppose à l'instauration de certaines nouvelles technologies. Vox rappelle que jusqu'en 2013, il était interdit d'utiliser les ordinateurs et les téléphones dans les avions.