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Aimer se regarder pendant un Zoom n'est pas forcément narcissique

Temps de lecture : 2 min

Tout le monde l'a déjà fait, et une scientifique a creusé le sujet.

En tout, 430 personnes ont été interrogées pour cette étude. | Anna Shvets via Pexels
En tout, 430 personnes ont été interrogées pour cette étude. | Anna Shvets via Pexels

Pas la peine de le cacher, tout le monde ou presque le fait. Que ce soit en plein FaceTime ou lors d'une réunion en visioconférence, beaucoup se sont déjà prêtés au «Zoom Vanity». Ce concept très récent, qui consiste à ne pas regarder les autres et se satisfaire de soi en fixant son retour caméra, a fatalement émergé au début de la pandémie quand les cours, entretiens et réunions ont basculé du présentiel au distanciel.

Une nouvelle étude du Carson College of Business de l'Université d'État de Washington a analysé ce comportement. Publiée dans la revue Computers in Human Behavior, elle a révélé que beaucoup de personnes préfèrent se regarder fixement lors de ces réunions virtuelles plutôt que regarder les autres. À l'été et à l'automne 2020, 80 professionnels et 350 étudiants ont été interrogés à ce sujet. Les questions portaient sur «la nature de leurs réunions de travail ou de classe et les sentiments que [les participants] éprouvaient sur eux-mêmes», mentionne l'étude.

Une histoire de confiance en soi

«La plupart des gens pensent que se voir pendant les réunions virtuelles contribue à aggraver l'expérience globale, mais ce n'est pas ce qui ressort de nos données», commente Kristine Kuhn, autrice de l'étude publiée et professeure agrégée au Carson College of Business.

La chercheuse a en effet constaté que les personnes ayant une grande confiance en elles n'étaient pas particulièrement coutumières du fait de fixer leur reflet. À l'inverse, celles en manque de confiance passent la plupart de la visioconférence à se regarder dans le retour caméra. De quoi laisser penser que le «Zoom Vanity» n'est pas tant un trait de narcissisme qu'une façon pour les timides d'éviter la confrontation.

D'autres facteurs influencent positivement ou négativement l'utilisation de l'application Zoom. Par exemple, si l'hôte de la réunion oblige les participants à allumer leur caméra, certaines personnes pourront, à cause de leur manque de confiance en elles, ne pas se sentir à l'aise, rapporte l'autrice de l'étude

«Un manager qui dirige une réunion préférerait probablement que tout le monde ait sa caméra allumée, évidemment. En même temps, il doit savoir qu'il y a probablement un coût à cela et que ce n'est pas idéal pour tout le monde», note Kristine Kuhn.

La recherche ne portant que sur la satisfaction de voir son reflet ne donne aucune information sur le sentiment que ressentent les gens face aux visioconférences en général lors du télétravail. L'autrice de l'étude –qui portait en plus sur un nombre limité de participants (430)– invite ses confrères et consœurs à mener d'autres recherches sur le sujet.

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