Il est l'un des seuls sur la liste et pourtant, le territoire de Hong Kong poursuit sa politique «zéro Covid». Mais à quel prix? Le jeune Darryl Chan en a fait les frais et a raconté son histoire dans un entretien avec CNN.
Le 19 décembre, l'homme s'est envolé de Londres en direction de Hong Kong pour commencer un nouveau travail. Premier problème: les autorités locales voient d'un très mauvais œil les voyageurs en provenance du Royaume-Uni, qu'elles considèrent comme un risque majeur de propagation du variant Omicron. Mais Darryl Chan n'allait pas se dégonfler pour si peu. Afin de contrer cette méfiance, il a pris l'initiative de réaliser plusieurs tests, en plus de présenter un schéma vaccinal complet. Paré à décoller, le jeune homme pensait laisser tous ses problèmes à Londres. Ce ne fut pas le cas.
Fraîchement débarqué, il doit réaliser un test Covid-19 obligatoire à l'aéroport. Son résultat affiche «préliminaire positif», ce qui signifie qu'il doit passer d'autres tests. Darryl est dirigé vers une zone bouclée avec comme seul ameublement un lit. Quelque treize heures passent avant qu'il ne soit emmené en ambulance dans l'hôpital le plus proche. Résultat du deuxième test: positif variant Omicron. «J'ai fait tant de tests dans la semaine précédant mon vol, et tous sont revenus négatifs... Je n'ai jamais pensé que je serais positif à mon arrivée», confie-t-il au média américain.
Un protocole oppressant
Les autorités de Hong Kong sont claires sur le protocole. Si une personne est testée positive au SARS-CoV-2 ou à ses variants, elle doit être isolée pour une durée de près d'un mois. Lors des dix premiers jours (au minimum), le malade doit rester à l'hôpital.
Darryl Chan a dû se soumettre à une organisation quasi militaire encadrée par les autorités. À son arrivée à l'hôpital, il est confiné au sein du service d'isolement dans une chambre 24 heures sur 24. Chaque jour, c'est la même routine. À 8h du matin, une sonnerie retentit et annonce aux patients de relever leurs constantes. Interdiction de sortir prendre l'air ou de faire de l'exercice, les malades attendent patiemment les heures fixes des repas en regardant des séries ou en jouant sur leur téléphone. Une routine particulièrement pesante, comme le décrit Darryl Chan: «Vous avez presque l'impression d'être de retour à l'école, avec un réveil et un coucher contrôlés, vous n'êtes pas en mesure de contrôler ce que vous pouvez manger.»
Il ne pourra sortir de cette chambre qu'avec deux tests négatifs. Mais cela ne suffira pas: il devra ensuite passer quatorze jours supplémentaires dans un établissement d'isolement. Pour Darryl Chan, «le pire, c'est de ne pas savoir quand on peut sortir».