Sciences

Une vie extraterrestre pourrait théoriquement survivre dans les nuages de Vénus

Temps de lecture : 2 min

Ces nuages composés d'acide sulfurique et de sel d'ammonium ne sont pas plus acides que certains environnements terrestres extrêmes.

La vie sur Vénus pourrait s'adapter chimiquement pour créer son propre environnement. | Bruno Albino via Pixabay
La vie sur Vénus pourrait s'adapter chimiquement pour créer son propre environnement. | Bruno Albino via Pixabay

Elle est considérée comme la sœur de la Terre. Vénus a une masse et une taille similaires à notre planète, mais depuis longtemps déjà les spécialistes estiment que la vie n'y est pas possible. Une récente étude conduite par des scientifiques du département des sciences de la Terre, de l'atmosphère et des planètes de l'Institut de technologie du Massachusetts (MIT) vient bouleverser cette hypothèse. L'équipe émet l'idée selon laquelle des cocons de vie pourraient exister dans les nuages de Vénus, jugés jusqu'à présent corrosifs.

«Notre modèle prédit que les nuages ne sont pas entièrement constitués d'acide sulfurique», notent les chercheurs dans leur rapport. Ils sont parvenus à identifier une voie chimique capable de neutraliser l'acide sulfurique contenu dans les nuages de la planète. Ces derniers seraient en partie composés «de bouillie de sel d'ammonium qui peut être le résultat de la production biologique d'ammoniac dans les gouttelettes des nuages», expliquent-ils. Cette nouvelle donnée suggère que la vie serait possible autour de Vénus et que «les nuages ne sont pas plus acides que certains environnements terrestres extrêmes qui abritent la vie».

Créer son propre environnement

Pour que la vie soit possible, il faudrait en revanche qu'une faible quantité d'ammoniac soit présente. Sinon, ce composé chimique risquerait d'absorber l'hydrogène limité sur la planète. Les scientifiques suggèrent que la vie dans les nuages de Vénus aurait des avantages chimiques et ferait en sorte de créer son propre environnement pour surmonter les obstacles.

Cette hypothèse est le résultat d'anomalies minimes observées telles qu'une petite concentration d'oxygène qui n'est pas censée être là, ou encore des niveaux de vapeur d'eau plus élevés que prévu. La modélisation chimique en laboratoire a confirmé que ces événements étranges pourraient être expliqués par la vie productrice d'ammoniac sur Vénus. Un processus similaire se produit à certains endroits sur Terre, et même dans nos propres estomacs, où l'ammoniac a également pour rôle de neutraliser un environnement acide afin de le rendre plus hospitalier. En théorie du moins, ça se vérifie.

La foudre, les éruptions volcaniques et les impacts de météorites sont des sources possibles d'ammoniac sur Vénus, mais selon les calculs des chercheurs, ces événements ne produiraient pas la substance en assez grande quantité. «À notre connaissance, aucune vie ne pourrait survivre dans les gouttelettes de Vénus, déclare Sara Seager, du MIT. Mais le fait est que peut-être qu'une certaine vie est là et modifie son environnement pour qu'il devienne habitable.» La sonde Vénus aura pour future mission de vérifier cette hypothèse.

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