La consommation de viande de chien pourrait peut-être disparaître en Corée du Sud. Un groupe de travail va être lancé pour discuter de sa potentielle interdiction. Le président Moon Jae-in, un amoureux des bêtes qui avait fait interdire en 2018 l'abattage des chiens et des chats, avait déclaré en septembre qu'il fallait examiner attentivement la possibilité de mettre un terme à cette pratique séculaire.
Dans un communiqué, sept bureaux gouvernementaux, dont le ministère de l'Agriculture, viennent d'annoncer la création de ce groupe de travail composé de responsables politiques, d'experts civils et de membres d'organisations concernées par le sujet. Ce groupe va notamment recueillir des informations sur les fermes canines, les restaurants et établissements liés à la consommation de viande de chien, tout en examinant l'état de l'opinion publique sur le sujet.
Le gouvernement a tout de même voulu rassurer les éleveurs de chiens: l'initiative, la première du genre, ne garantit pas nécessairement l'interdiction à venir de la viande chien. Cette position floue a eu pour effet de susciter des protestations, tant du côté des militants pour les droits des animaux que de celui des propriétaires de fermes canines.
Une pratique en nette diminution
Face à cette initiative, le secrétaire général d'une association d'éleveurs de chiens, Ju Yeongbong, a accusé le gouvernement de «bafouer» le droit des gens à manger ce qu'ils veulent et le droit des agriculteurs à vivre. En signe de protestation, les éleveurs annoncent vouloir boycotter toutes les discussions impliquant le gouvernement sur la viande de chien.
En Corée du Sud, les restaurants servant de la viande canine sont de moins en moins nombreux. Les jeunes trouvent qu'il s'agit d'une option peu appétissante et les animaux de compagnie gagnent en popularité dans le pays. Environ 1 à 1,5 million de chiens sont tués chaque année pour la consommation alimentaire des Coréens. Il s'agit d'une diminution par rapport aux années 2000-2010, où plusieurs millions de bêtes étaient tuées tous les ans.
Lee Won Bok, chef de l'Association coréenne pour la protection des animaux, a déclaré que la Corée du Sud était le «seul pays développé où les gens mangent des chiens». Selon lui, cela «sape» l'image du pays à l'international.