Bonne nouvelle pour l'environnement: le Portugal a fermé le 19 novembre sa dernière centrale à charbon. Le pays européen a décidé de mettre un terme à l'utilisation de cette énergie fossile particulièrement polluante dans sa production d'électricité. Une étape clé qui intervient après la COP26. Lors de ce sommet pour le climat, les pays membres se sont mis d'accord pour éliminer progressivement la production d'électricité à partir du charbon dans les années 2030 (pour les pays les plus riches) et dans les années 2040 (pour les plus pauvres).
Mais le Portugal, et plus particulièrement la ville de Pego, au centre du pays, où se trouvait la dernière centrale à charbon, a décidé de frapper fort en prenant neuf ans d'avance. L'association environnementale Zero s'est félicitée de cette décision, ajoutant que «se libérer de la plus grande source de gaz à effet de serre était un jour mémorable pour le Portugal». Mais cette victoire doit encore être surveillée de près.
Place au prochain pire combustible?
Au Portugal, entre 60 et 70% de l'électricité provient de sources renouvelables. Mais le pays européen dépend encore fortement de combustibles fossiles importés pour répondre à la majorité de ses besoins énergétiques.
Désormais, la crainte est que l'usine de Pego remplace le charbon par des granulés de bois à faire brûler. «Abandonner le charbon uniquement pour passer au prochain pire combustible n'est clairement pas une réponse», a déclaré Francisco Ferreira, président de Zero. Le défi, indique Kathrin Gutmann, directrice de campagne chez Europe Beyond Coal, est de «s'assurer que les services publics ne commettent pas l'erreur de remplacer le charbon par du gaz fossile ou de la biomasse non durable». Pour Francisco Ferreira, l'accent doit aujourd'hui être mis sur les énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire.
Le Portugal devient le quatrième pays européen à abandonner le charbon pour produire de l'électricité. Il rejoint la Belgique, l'Autriche et la Suède.