La vie a repris dans le fleuve londonien. Une étude réalisée par les scientifiques de la Zoological Society of London dévoile les différentes espèces qui cohabitent dans la Tamise. Hippocampes, anguilles, phoques, et même requins ont repris place dans cette voie navigable déclarée biologiquement morte dans les années 1950, date à laquelle la dernière analyse complète avait été effectuée.
Les 115 espèces de poissons, 900 phoques communs et 3.200 phoques gris partagent l'estuaire avec différentes espèces de requins lorsque la Tamise est en période de marée. Le squalus, pourvu d'une épine venimeuse sur les nageoires, et le misandre font partie des requins recensés par la Zoological Society of London.
La Tamise, fleuve ou poubelle?
La reprise de la vie dans l'estuaire pourrait pourtant se voir à nouveau menacée par les quantités de déchets qui s'accumulent dans la Tamise. Les 153 kilomètres du fleuve sont menacés par une augmentation des niveaux de nitrate rejetés par les industriels et les eaux usées. Ces concentrations chimiques peuvent nuire à la qualité de l'eau et à la faune.

La Zoological Society of London met aussi en évidence la pollution plastique qui s'étend du bas de la ville de Teddington (au sud-ouest de Londres, sur la rive nord de la Tamise) à celle de Shoeburyness (située à l'embouchure du fleuve). Outre les bouteilles, les lingettes nettoyantes sont une véritable plaie. À Barnes, dans la banlieue de Londres, un monticule de lingettes a augmenté de plus d'un mètre depuis 2014 et couvre aujourd'hui 1.000 mètres carrés.
Alison Debney, responsable du programme de conservation de la Zoological Society of London pour le rétablissement des écosystèmes des zones humides, a pris la parole à ce sujet. «Les estuaires sont l'un de nos écosystèmes négligés et menacés.» Il est important de préserver ces fleuves qui fournissent de l'eau propre, protègent des inondations et abritent un écosystème, ajoute-t-elle. Une lutte cruciale pour parvenir à atténuer le dérèglement climatique et à «construire un avenir solide et résilient pour la nature et les humains», conclut Alison Debney.