Les suprémacistes blancs et les autres extrémistes nationaux constituent une menace aussi grande pour les États-Unis que l'organisation État islamique. C'est l'avertissement émis par le FBI, le bureau fédéral d'enquête américain, devant le Congrès. Certains responsables ont expliqué aux législateurs comment ils avaient modifié leurs tactiques pour garantir la sécurité intérieure du pays.
Depuis l'attaque contre le Capitole du 6 janvier 2021, le FBI et le Département de la sécurité intérieure examinent les menaces en ligne et y réagissent de manière plus proactive. «La collecte secrète peut souvent ne pas être nécessaire pour obtenir des renseignements précieux, mais les analystes doivent être capables de faire la distinction (...) entre les discours protégés par la Constitution et les activités liées à une menace», explique John Cohen, responsable du renseignement de la sécurité intérieure.
À ce jour, le FBI enquête sur environ 2.700 cas liés à l'extrémisme violent domestique. Les menaces ont augmenté de manière importante au cours des dix-huit derniers mois, indique le bureau fédéral. Elles sont motivées par «des préjugés contre les minorités, une perception excessive du gouvernement, des théories du complot favorisant la violence et de faux récits souvent diffusés en ligne». Ces extrémistes violents à motivation raciale «épousent un mélange qui se chevauche» d'idéologie nationaliste suprémaciste blanche et néo-nazie, relate John Cohen.
La radicalisation en ligne
Pour rendre compte de la menace, le directeur adjoint de l'unité antiterroriste du FBI, Thimothy Langan, a détaillé son propos. «La plus grande menace terroriste» des États-Unis provient «d'acteurs isolés ou de petites cellules qui se radicalisent généralement en ligne et cherchent à attaquer des cibles faciles avec des armes facilement accessibles».

Les extrémistes violents à motivation raciale représentent un risque sur le territoire américain, c'est-à-dire qu'ils «commettent des actes criminels violents dans la poursuite d'objectifs sociaux ou politiques découlant d'influences domestiques –telles que les préjugés raciaux ou ethniques, ou des sentiments anti-gouvernementaux ou anti-autorité».
Ce témoignage devant le Congrès est le dernier d'une longue série de la part du FBI. Les législateurs ont déjà été avertis de l'épée de Damoclès que constituent les théories du complot et les violences liées à la guerre culturelle et politique qui déchire le pays. Le dernier bulletin du National Terrorism Advisory System, publié en août, indiquait que «les extrémistes violents à motivation raciale ou ethniques et les extrémistes violents antigouvernementaux et anti-autorité resteront une priorité nationale en matière de menace pour les États-Unis».