En Australie, les chevaux sauvages sont perçus comme un véritable fléau. La population de ces animaux non indigènes augmente rapidement partout sur le territoire, notamment dans le parc national de Kosciuszko, en Nouvelle-Galles-du-Sud, qui propose désormais un projet pour réduire leur nombre. Un plan qui vise à abattre par tirs et à déplacer jusqu'à 10.000 de ces chevaux.
Connus sous le nom de brumbies, ces chevaux sauvages, arrivés en Australie avec les premiers pionniers, sont vus d'un mauvais oeil dans le pays justement parce qu'ils ne sont pas natifs de l'île, qui n'est pas vraiment adaptée à ce type d'animaux. L'Australie n'a en effet pas de mammifères indigènes avec des sabots durs comme les brumbies, explique la revue Nature. Ces derniers font ainsi des ravages sur les écosystèmes fragiles du territoire en broutant à tout va, en piétinant la végétation et les sols délicats, ainsi qu'en endommageant les cours d'eau.
Ce qui inquiète également les autorités, c'est que la population de cette espèce ne cesse d'augmenter. Rien que dans les parcs alpins australiens, leur nombre a doublé en cinq ans, mettant en péril tout un équilibre. Des campagnes d'abattages sont donc parfois organisées pour les éliminer, réalisées parfois par hélicoptère. Une pratique qui laisse se vider de leur sang les bêtes jusqu'à la mort.
C'est dans ce contexte que le projet de réduire la population de ces chevaux sauvages du plus grand parc national alpin d'Australie d'environ 14.000 à un peu plus de 3.000 a été proposé. Ce plan a également les faveurs de l'Académie australienne des sciences, qui estime même que le projet ne va pas assez loin. Selon eux, le parc du Kosciuszko ne peut se permettre d'avoir encore sur son sol ne serait-ce que 3.000 de ces spécimens, après notamment les importants épisodes de sécheresse et de feux de brousse qui ont un peu plus fragilisé son écosystème. Fin octobre, plusieurs scientifiques ont envoyé une lettre ouverte au ministre de l'Environnement de Nouvelle-Galles-du-Sud pour le pousser à agir en conséquence.
En janvier 2020, c'est un autre abattage sur le territoire qui avait déjà fait les gros titres: celui de 5.000 dromadaires sauvages, tués par des tireurs à bord d’hélicoptères. Un acte justifié alors par la menace que ces animaux constituaient pour la population dans un contexte de sécheresse, avait alors expliqué les autorités.