C'est l'un des principaux débats du moment chez Google: faut-il ou non adopter la technologie de reconnaissance faciale à large échelle?
Pour le PDG Eric Schmidt, «la reconnaissance faciale est un bon exemple... Quoi que nous fassions dans ce domaine, ça sera planifié, discuté et bien considéré. Quand vous vous engagez dans des choses pareilles, vous devez réexaminer vos procédures exécutives». Tout en laissant entendre que la question était étudiée de près. «Il est important que nous continuions à innover», ajoute Schmidt.
Sur Picasa, le service de partage de photos de Google, la technologie de reconnaissance faciale existe déjà. Elle permet de «taguer» une personne et de la retrouver dans d'autres albums où son visage apparaît. Mais le géant américain n'a pas voulu généraliser cette pratique. Google n'a, par exemple, pas inclus la reconnaissance faciale dans Google Goggles, une application lancée l'an dernier, qui permet de faire des recherches Internet grâce à une photo prise sur son téléphone portable.
Pour le FT, une telle prudence est liée aux nombreuses attaques dont le moteur de recherche a fait l'objet concernant sa politique de gestion de la vie privée. Des enquêtes ont notamment été lancées en Espagne, en France, en Allemagne, en Italie et en République Tchèque, après que Google a admis avoir accidentellement enregistré les données de connexions WiFi non-sécurisées pour son logiciel de géolocalisation Street View.
Il y a quelques mois, c'est le réseau social Buzz qui créait la polémique: en cause, l'ajout automatique des contacts Gmail au réseau, sans l'approbation des utilisateurs. La firme américaine avait alors dû corriger le tir en vitesse.
Sur la reconnaissance faciale, des critiques ont été émises quant aux possibilités d'usurpation d'identité, une occasion rêvée pour les fraudeurs et les arnaqueurs en ligne. Le dilemme de Google est pourtant bien réel, car le risque est grand de se faire damer le pion par la concurrence. La start-up israélienne Face.com a déjà pris de l'avance dans ce domaine.
[Lire l'article sur le Financial Times]
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Photo: Scary Google with Sauron eyes/ dullhunk via Flickr CC License by