La commission fédérale de compétence économique (Cofece) du Mexique a imposé une amende de 9 milliards de dollars, soit plus de 7 milliards d'euros, à dix-sept clubs du pays et à la Fédération du Mexique de football, ainsi qu'à huit cadres. L'autorité antitrust estime que tous s'étaient entendus pour maintenir au plus bas les salaires des joueuses. Ce plafonnement a creusé l'écart salarial entre les sexes, estime la Cofece.
La ligue de football mexicaine est en outre accusée d'avoir entravé la concurrence entre les joueurs masculins en ne leur permettant pas de négocier des salaires plus élevés au sein des clubs.
Obtenir l'autonomie d'ici à 2027
3.000 dollars par mois, c'est ce que gagnent les quelques joueuses de football des clubs les plus riches du Mexique, soit 997.000 dollars de moins que leurs homologues masculins. La plupart des footballeuses professionnelles se contentent de quelques centaines de dollars mensuels, une somme qui ne parvient même pas à couvrir les frais d'entraînement et de transport.
La Fédération affirme de son côté avoir supprimé le plafond salarial en 2019. Pour autant, elle ne conteste pas l'amende. En 2020, Yon de Luisa, son président, affirmait qu'une meilleure rémunération des footballeuses entraînerait la disparition des clubs.
Cette année, face à la Cofece, il s'est montré davantage optimiste: «Avec plus de sponsors et de couverture télévisée, les clubs et l'équipe nationale auront évidemment plus d'argent à investir et cela se reflétera dans les conditions pour tout le monde.»
De son côté, Mariana Gutiérrez espère l'autonomie de la ligue de football féminine dont elle est présidente d'ici à 2027. Cette affaire intervient au milieu d'un débat mondial sur l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans le milieu sportif, comme ç'a été le cas avec les footballeuses américaines.