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«KSC.» Trois lettres que l'agent Kappa reconnaît immédiatement dans la bouche d'un tueur qu'il a surpris en flagrant délit sur une scène de meurtre. À l'hôpital, l'homme blessé lui lâche quelques bribes d'informations avant de trépasser. «KSC.» Killer Social Club. Cette organisation, que tout le monde prend pour une légende urbaine, enverrait des tueurs à gage éliminer des personnes vivant sous une fausse identité. L'agent Kappa le sent: le KSC est bien réel. Pour l'arrêter, il décide d'infiltrer le club. Le voilà tueur à gages.
Ainsi débute la fiction sonore Killer Social Club produite par le studio Engle pour la plateforme payante Audible. Écrite par le scénariste de cinéma Frédéric Petitjean (En solitaire; Cold blood legacy: la mémoire du sang), ce thriller sonore en vingt épisodes nous plonge au cœur d'une course contre la montre pleine de rebondissements, portée par un casting venu du grand écran.
Dans les rôles principaux, on retrouve en effet Vincent Elbaz, Mathieu Kassovitz et Geneviève Doang, malheureusement absente de la jaquette et de la communication autour du podcast, au profit du plus célèbre Fred Testot, qui n'apparaît pourtant que dans deux ou trois scènes.
Un thriller audio
Pendant trois heures, l'auditeur suit la cavale de l'agent Kappa, flic tête brûlée incarné par un Vincent Elbaz très à l'aise dans l'exercice sonore. Avec l'aide du chef Taker (Mathieu Kassovitz) et de la hackeuse Myo (Geneviève Doang), il se glisse dans la peau d'un tueur du KSC, allant jusqu'à se faire implanter une puce explosive que l'organisation criminelle peut activer à distance s'il est repéré.
Il avance sous couverture pendant des mois, non sans y laisser quelques plumes. Dans sa vraie vie, tout le monde le croit mort ou presque. Dans sa nouvelle existence de tueur à gages, il doit identifier des cibles et tout faire pour mettre en scène leur meurtre, sans pour autant les tuer réellement. Malgré toutes ses entorses à la procédure, Kappa reste un flic là pour rendre justice.
Il doit trouver un moyen de se rapprocher assez du KSC pour en comprendre les rouages, sans pour autant basculer de l'autre côté de la ligne rouge. C'est d'ailleurs le récit qu'il fait de ses dilemmes moraux au début de chaque épisode, façon film noir, qui fait de lui un personnage attachant. Heureusement pour Kappa, «Gorge profonde» (Fred Testot), indicateur dont le surnom fait référence à l'affaire du Watergate, le guide à travers les rouages du Killer Social Club. Pour quelle raison? C'est la question qu'il faut élucider.
Des choix qui interrogent
L'urgence d'attrapper les dirigeants du KSC est rendue d'autant plus pressante au fur et à mesure du récit par la présence de cette puce explosive dans sa nuque, ressort un peu grossier du scénario auquel on peut adresser un autre reproche: pourquoi donc avoir choisi de situer l'action aux États-Unis? Mystère bien difficile à élucider pour l'auditeur tant ce choix cosmétique n'apporte rien à l'intrigue, si ce n'est le sentiment qu'une fiction située dans l'Hexagone serait par essence moins crédible.
Malgré ces quelques écueils, Killer Social Club séduit du début à la fin grâce au jeu des acteurs pourtant plus habitués à la caméra qu'au micro, à la musique d'Antoine Duchene et à l'excellente mise en sons du studio Engle, qui fait de cette fiction une expérience immersive encore rare dans le paysage podcastique français. Il y a fort à parier qu'une deuxième saison suivra tant le dernier épisode ouvre des portes et déplace les enjeux de l'intrigue. À voir si les auditeurs seront prêts à débourser entre 9,95€ et 12,95€ pour écouter cette fiction originale d'Audible.