A écouter le coureur cycliste allemand Jens Voigt, il y a un dénominateur commun à tous les professionnels du vélo: la peur du crash. Victime d'un terrible accident lors du Tour de France 2009, alors qu'il célébrait sa 11e participation à la Grande Boucle, le vétéran de l'équipe Saxo Bank estime que cette angoisse est partagée par tous, du plus jeune au plus vieux, de l'anonyme à Lance Armstrong. «Peu importe votre expérience, il y a toujours cette peur de la chute dans un coin de votre esprit, surtout sous la pluie», déclare-t-il au New York Times, alors qu'il vient de terminer la deuxième étape du Tour de Californie sous un temps exécrable. Ce jour-là, pas moins de deux douzaines de coureurs ont été jetés à terre par une météo capricieuse.
Comme le rappelle Helge Riepenhof, le médecin de l'équipe HTC-Columbia, tous ne parviennent pas à surmonter le traumatisme:
Après une grosse chute, surtout quand il y a blessure, certains coureurs remontent immédiatement en selle, tandis que d'autres ont besoin de temps pour préparer mentalement leur retour. Le processus de guérison est pour moitié physique, pour moitié psychologique. Une dernière catégorie, enfin, n'arrive jamais à revenir au top. Ils ne peuvent tout simplement pas. La peur est trop forte.
[Lire l'article sur le site du New York Times]
Photo: Le coureur basque Amets Txurruka à terre après une chute dans le Tour de France / REUTERS, Eric Gaillard