Le constat n'est pas nouveau, mais toujours aussi alarmant. Un rapport mondial sur l'état des arbres dans le monde publié mercredi 1er septembre révèle l'ampleur de l'effondrement des écosystèmes. L'étude –qui dresse un inventaire complet de la biosphère– révèle que 17.510 espèces d'arbres sont menacées. Cela équivaut au double du nombre de mammifères, d'oiseaux, d'amphibiens et de reptiles en voie d'extinction réunis. Après cinq ans de recensement, l'équipe en charge des observations estime que plus de 440 espèces d'arbres sont sur le point de disparaître. Il en reste moins de cinquante à l'état sauvage, peut-on lire dans le rapport.
Le Botanic Gardens Conservation International (BGCI), l'association chargée du rapport, dévoile qu'une espèce sur cinq est «directement utilisée par les humains pour la nourriture, le fuel, la construction, la médecine, l'horticulture et autres». Les principales menaces sont l'agriculture (cultures 29% et bétail 14%), l'exploitation forestière (27%), et l'habitat et autres développements commerciaux (13%). En outre, le changement et les évenéments climatiques extrêmes –provoqués par l'activité humaine selon le rapport du GIEC– menacent la survie des arbres à travers le monde. «Au moins 180 espèces d'arbres sont directement menacées par l'élévation du niveau de la mer et les phénomènes météorologiques violents. Cette menace est la plus grave pour les espèces insulaires, y compris les magnolias dans les Caraïbes», alerte le BGCI.
Les arbres, «épine dorsale de l'écosystème naturel»
L'équipe du BGCI appelle à une mobilisation urgente afin de préserver les arbres à travers le globe. Son principal argument repose sur les bienfaits de ces êtres vivants. «Ils stockent 50% du carbone terrestre du monde [...], fournissent l'habitat et la nourriture à des millions d'autres espèces d'oiseaux, de mammifères, d'amphibiens, de reptiles, d'insectes et de micro-organismes.»
Jusqu'à présent, l'accent avait été mis sur la protection et la conservation des animaux. Les scientifiques espèrent faire réagir sur ce qu'ils qualifient d'«épine dorsale de l'écosystème naturel». Dans les colonnes du Guardian, Malin Rivers, autrice principale du rapport et responsable de la priorisation de la conservation au BGCI, explique que «les arbres sont essentiels. C'est comme une tour Jenga. Retirez le mauvais élément et l'écosystème s'effondre.»
Pour pallier ces effondrements, le rapport préconise cinq actions clés que les responsables politiques et spécialistes peuvent mettre en place pour protéger et faire fructifier les espèces protégées: étendre les zones de protection des espèces menacées; assurer la conservation de toutes les espèces menacées dans les jardins botaniques ou banques de semences; augmenter le budget aloué à la conservation des espèces d'arbres menacées; multiplier les programmes de plantation et privilégier les espèces menacées et indigènes; et enfin, promouvoir la collaboration mondiale pour lutter contre l'extinction des arbres.