Comme beaucoup, vous avez sans doute récemment décidé de passer moins de temps sur votre téléphone. Et c'est une bonne idée. En plus de l'interférence avec notre sommeil, l'impact sur notre estime de soi et nos relations, sur notre capacité d'attention ou notre productivité, il existe un autre argument pour revoir notre rapport aux appareils technologiques.
En augmentant de façon régulière nos niveaux de cortisol, la principale hormone de stress dans le corps, nos téléphones peuvent menacer notre santé et réduire notre espérance de vie, explique le New York Times.
Jusqu'à présent, les discussions sur les effets biochimiques des téléphones se sont surtout focalisées sur la dopamine, une substance chimique du cerveau qui forme nos habitudes –et par conséquent nos addictions. Tels des machines à sous, les smartphones et leurs applications sont explicitement conçus pour provoquer la libération de dopamine, dans le but de rendre nos appareils difficiles à lâcher.
Mais l'impact de nos téléphones sur le cortisol est potentiellement encore plus alarmant. La libération de cette hormone dans le corps déclenche des changements physiologiques tels que des pics de tension artérielle, de fréquence cardiaque et de glycémie, qui nous permettent de réagir face à des menaces physiques intenses. Si vous êtes réellement en danger, ces effets peuvent vous sauver la vie. Mais votre corps libère aussi du cortisol en réponse à des sources de stress émotionnel, comme à la lecture d'un mail de votre patron en colère, par exemple. Dans ce genre de cas, l'augmentation de la fréquence cardiaque n'a pas d'utilité.
Cercle vicieux
S'ils sont occasionnels, les pics de cortisol dus à votre téléphone n'ont pas une grande importance. Mais en moyenne, un Américain passe quatre heures par jour à consulter son smartphone, comme le démontre l'application de suivi Moment. «Vos niveaux de cortisol sont élevés quand votre téléphone est à portée de main, quand vous l'entendez sonner, ou même quand vous croyez l'entendre sonner», expose David Greenfield, professeur de psychiatrie clinique à l'Université du Connecticut. «C'est une réponse au stress, qui est désagréable. Et la réponse naturelle du corps est de vérifier son téléphone pour faire partir le stress.»
Si ce réflexe peut vous soulager une seconde, cela va nuire à votre santé sur le long terme. À chaque fois que vous checkez votre téléphone, vous êtes susceptible de tomber sur quelque chose de stressant, ce qui entraîne un autre pic de cortisol et donc une autre envie de consulter votre téléphone pour faire disparaître votre anxiété. Ce cycle, continuellement renforcé, conduit à des niveaux de cortisol très élevés, qui peuvent causer des problèmes de santé graves comme la dépression, l'obésité, les troubles de la fertilité, les crises cardiaques, etc.
Pour vous aider, le New York Times livre quelques conseils afin de briser ce cycle dans lequel nous sommes nombreux à être enfermés –plus facile à dire qu'à faire étant donné que ces appareils sont conçus pour nous inciter à les utiliser souvent. Mais le jeu en vaut la chandelle: en réduisant votre niveau de stress, non seulement vous vous sentirez mieux, mais vous vivrez peut-être plus longtemps.