Des scientifiques viennent de constater que les manèges à sensations fortes en réalité virtuelle déclenchent une modification de l'activité cérébrale, liée aux vertiges et au mal des transports, chez les personnes atteintes de migraines –même si elles n'ont pas mal à la tête à ce moment précis. Une découverte qui pourrait mener à une meilleure compréhension des migraines et au développement de nouveaux traitements, indique NewScientist.
N'importe qui peut se sentir malade et être pris de vertige après un tour de grand huit, mais les personnes sujettes aux maux de tête se sentent souvent plus malades et étourdies que les autres. Selon Gabriela Carvalho, de l'université de Luebeck, en Allemagne, plus les migraines provoquent une sensation générale d'incapacité, plus l'activité cérébrale diffère de la normale lors d'une simulation provoquée par des montagnes russes.
«Nos résultats montrent que les zones du cerveau liées au traitement de la douleur causée par les migraines se chevauchent avec les systèmes cérébraux qui régulent le mal des transports et les vertiges, explique la chercheuse. Les personnes atteintes de migraines n'ont pas seulement des maux de tête; elles souffrent aussi d'autres problèmes, comme le mal des transports et les vertiges, ce qui peut vraiment affecter leur qualité de vie. Cette étude nous donne donc une bien meilleure idée de ce qui se passe [dans leur cerveau].»
Des symptômes plus forts et plus longs chez les participants sujets aux migraines
Gabriela Carvalho et ses collègues ont effectué des IRM sur le cerveau de quarante personnes, dont la moitié souffrait régulièrement de migraines, pendant qu'elles regardaient des vidéos animées de montagnes russes. Les images étaient filmées du point de vue de la personne assise dans le manège. Les participants des deux groupes avaient en moyenne 30 ans, et 80% d'entre eux étaient des femmes.
Dans un questionnaire, 65% des personnes du groupe «migraine» ont indiqué qu'elles avaient eu des vertiges pendant la simulation, contre seulement 30% des personnes du groupe témoin. Et leurs sensations de nausées étaient deux fois plus élevées, selon leurs évaluations personnelles. Les informations qu'elles ont fournies ont aussi montré que leurs symptômes (étourdissements, nausées) duraient en moyenne presque trois fois plus longtemps que ceux du groupe témoin.
Les images IRM ont confirmé ces informations. Parmi les participants souffrant régulièrement de migraines, les scientifiques ont remarqué une activité accrue dans les zones du cerveau responsables de la vision, de la perception de la douleur, de l'équilibre et des vertiges. Les scientifiques ont aussi observé que plus les migraines avaient des conséquences invalidantes chez des patients, plus les changements se montraient importants au niveau du cerveau.
Si ces résultats peuvent être confirmés à plus grande échelle, ils pourraient offrir un nouvel éclairage sur les origines des migraines. «Les personnes qui souffrent de maux de tête et celles qui n'en ont pas traitent différemment les informations relatives au mouvement et à la gravité. Ces résultats reflètent cette différence», conclut Gabriela Carvalho.