Dernièrement, une équipe de recherche a prouvé que le réseau social Instagram avait tendance à proposer des contenus liés à la perte de poids aux adolescentes qui interagissent, même très brièvement, avec des publications traitant de fitness.
Lors d'une étude qui visait à recréer l'expérience d'un enfant sur les réseaux sociaux, les scientifiques ont créé une série de profils Instagram imitant ceux de vrais mineurs et ont suivi les mêmes comptes que les adolescents bénévoles participant à ce travail, explique The Guardian. Puis, ils ont liké quelques publications pour observer la vitesse de réaction de l'algorithme d'Instagram, en particulier dans l'onglet «Explorer», qui propose du contenu que l'utilisateur pourrait potentiellement aimer.
Des réseaux sociaux aux problèmes sociaux
Il a suffi de seulement deux actions –aimer une image d'une marque de vêtements de sport et suivre un compte qui montre des «avant/après» régime– pour que le fil d'actualité «Explorer» se transforme radicalement. Les chercheurs ont découvert des publications contenant des conseils pour perdre du poids, pour faire du sport et de la musculation. Les photos présentaient des corps très minces voire modifiés et déformés. L'expérience a été répétée avec un profil d'une adolescente de 15 ans et le même effet s'est produit. L'équipe de recherche a ensuite imité le comportement d'un garçon de 14 ans, ce qui a conduit son onglet «Explorer» à être inondé de photos de mannequins, dont la plupart des corps semblaient retouchés.
L'étude a été menée par Revealing Reality et commandée par la 5Rights Foundation, qui se bat afin d'imposer des contrôles en ligne plus stricts pour les enfants. Lady Beeban Kidron, la présidente de l'association, a déclaré que les problèmes sociaux des adolescents pouvaient être exacerbés par ces moteurs de recommandation inhérents aux réseaux sociaux tels qu'Instagram.
Une porte-parole de Facebook, propriétaire d'Instagram, a répondu que des mesures plus strictes avaient déjà été prises pour assurer la sécurité des adolescents sur le réseau social. En revanche, elle dénonce des conclusions trop rapides car basées sur du contenu activement recherché par les testeurs.
Quoi qu'il en soit, ce genre d'étude arrive à un moment délicat pour les plateformes comme Instagram. Dans un mois et demi, les entreprises devront faire face à un nouvel ensemble de règles rigoureuses liées à l'âge qui entrent en vigueur au Royaume-Uni. D'autres restrictions suivront, avec notamment un projet de loi sur la sécurité en ligne, qui prévoit des amendes pouvant aller jusqu'à 10% du chiffre d'affaires mondial pour les entreprises qui ne tiendraient pas les promesses faites dans leurs directives de modération et leurs conditions d'utilisation.