Les premières étoiles de l'univers auraient commencé à briller entre 250 et 350 millions d'années après le Big Bang. Des scientifiques viennent en effet de déterminer la date de l'aube cosmique, ce moment où les étoiles sont nées et où la lumière est apparue dans l'univers, une question essentielle en astronomie.
«Tous les éléments chimiques qui nous composent sont synthétisés dans les étoiles. Dans un certain sens, l'aube cosmique est donc notre propre naissance, explique Richard Ellis, du University College London. Avant cela, l'univers était noir et ne contenait que des nuages d'hydrogène. Aujourd'hui, nous sommes entourés de tous ces magnifiques corps célestes et de milliards d'étoiles. La question était de savoir “depuis quand?”.»
En observant six des galaxies les plus éloignées que nous connaissons, Richard Ellis et ses collègues, une équipe internationale d'astronomes, ont été capables de calculer la date de formation des premières étoiles, rapporte NewScientist. Les six galaxies sont toutes situées à plus de 25 milliards d'années-lumière de notre planète. Comme leur lumière met énormément de temps pour venir jusqu'à nous, nous les voyons telles qu'elles étaient il y a des milliards d'années. Pour l'équipe de recherche, ce sont donc des portes vers le passé et vers un univers plus jeune.
La lumière est née il y a 13,5 milliards d'années
Les scientifiques ont étudié les galaxies et leurs étoiles grâce à quatre des plus puissants télescopes présents sur Terre, afin d'obtenir des mesures aussi précises que possible. L'âge de ces étoiles, qui font partie des premières à s'être formées, permet de déterminer la date de l'aube cosmique. Les scientifiques l'ont donc estimée à 13,5 milliards d'années, soit 250 à 350 millions d'années après la naissance de l'univers, il y a plus de 13,8 milliards d'années, précise The Guardian.
«Si nous avions calculé l'âge d'une seule galaxie, les sceptiques auraient dit que c'était peut-être une galaxie particulière. Mais là, nous en avons six, a déclaré Richard Ellis. C'est la première estimation valable de la date de l'aube cosmique car elle est basée sur un nombre significatif de galaxies.»
Aucun des télescopes actuels n'est assez puissant pour observer directement la naissance des premières étoiles, trop éloignées. Mais compte tenu de la date estimée de l'aube cosmique, Richard Ellis et ses collègues ont calculé que le télescope spatial James Webb, qui doit être lancé en novembre, devrait permettre d'en être témoin. L'équipe de scientifiques a déjà réservé du temps avec ce télescope pour enfin voir le premier éclat de lumière dans l'univers. «Nous pourrons très bientôt assister directement à ce moment mémorable», s'est félicité Richard Ellis.