Une immense preuve d'amour. Aux États-Unis, une femme de 33 ans originaire de Nashville doit donner naissance en août au fils de sa sœur jumelle, qui a subi une hystérectomie à la suite d'un cancer, raconte Good Morning America. Cathey Stoner est la mère porteuse de John Ryder, le fils biologique de sa sœur Sarah Sharp et de son mari.
Si ce geste peut paraître fou pour certains, pour la femme enceinte c'était une évidence. Cathey Stoner n'a pas hésité à aider sa jumelle à agrandir sa famille, et ce, de toutes les manières possibles. «Dès le début, je me suis sentie différente dans cette grossesse parce que je sais que c'est mon neveu et non mon fils [que je porte], et j'ai aimé chaque étape du processus», confie l'Américaine qui a un fils de 4 ans et une fille de 6 ans. «Je dis aux gens: “Je porte juste mon neveu”.»
Sa sœur et donc la future maman est d'ailleurs présente à chaque étape de cette grossesse hors du commun. Elle a assisté à chaque rendez-vous chez le médecin et sera évidemment avec son mari dans la salle d'accouchement aux côtés de Cathey et de son mari pour accueillir le bébé. «Nous nous sentons incroyablement honorés d'être ses parents et de l'élever», indique Sarah Sharp. «Beaucoup d'amour l'a amené ici.»
«Si tu dois subir une hystérectomie, je porterai tes bébés»
En 2018, la trentenaire apprend qu'elle est atteinte d'un cancer gynécologique rare, le choriocarcinome, qui se développe dans l'utérus. Le diagnostic est d'autant plus brutal quand les médecins lui expliquent que sa maladie est probablement due à sa première et unique grossesse, celle de sa fille Charlotte, aujourd'hui âgée de 4 ans, et qu'elle ne pourra peut-être plus avoir d'enfants.
Cette nouvelle l'a brisée, comme elle l'explique à l'émission matinale américaine. Et pour cause, son mari et elle voulaient avoir d'autres enfants. Au moment du diagnostic, les médecins lui annoncent également qu'elle pourrait avoir besoin d'une hystérectomie d'urgence. Le choriocarcinome, qui touche deux à sept grossesses sur 100.000 aux États-Unis, a un faible taux de guérison s'il n'est pas détecté tôt et s'il se propage en dehors de l'utérus, précise l'American Cancer Society.
«Cathey s'est précipitée aux urgences pour être à mes côtés», se rappelle Sarah Sharp. «Et c'est la première fois qu'elle m'a dit: “Si tu dois subir une hystérectomie, je porterai tes bébés”.» La future mère a dû suivre huit séries de chimiothérapie pour tenter de vaincre le cancer, tout en sauvant son utérus, en vain.
Après l'hystérectomie, qui a permis d'éliminer le cancer, sa jumelle a réitéré sa proposition. «Nous avons un peu ri à nouveau, mais pour moi, au fond, c'était quelque chose à quoi me raccrocher», avoue Sarah Sharp. «C'était quelque chose qui m'aidait à aller de l'avant mentalement. C'était à la fois l'espoir, la grâce et l'avenir.»