Conditionner l'aide à la Grèce au maintien de contrats d'armes. C'est l'accusation portée par Daniel Cohn-Bendit. Matignon s'est empressé de démentir.
Lors d'une conférence de presse vendredi, le leader écologiste a affirmé:
Dernièrement, M. Papandréou, qui était au sommet de l'Otan, est passé par Paris. A Paris, il y a un certain M. Fillon et un certain M. Sarkozy. (...) Ils les a rencontrés. M. Fillon et M. Sarkozy ont dit à M. Papandréou : "Nous allons lever des sommes pour vous aider, mais vous devez continuer à payer les contrats d'armement qu'on a avec vous, signés par le gouvernement Caramanlis".
Depuis ces trois mois, il y a eu plusieurs milliards de contrats d'armement qu'on a obligé la Grèce à confirmer. Des frégates françaises - 2,5 milliards - que doivent acheter les Grecs; il y a des hélicoptères, il y a des avions, il y a des sous-marins allemands.
«De basses polémiques dénuées de tout fondement», a répondu l'entourage de Francçois Fillon.
Samedi matin sur France Info, Daniel Cohn-Bendit a réitéré ces accusations, déjà portées mercredi lors d'un débat au Parlement européen.
Que la France publie tous les contrats d'armes avec la Grèce. La même chose pour l'Allemagne.
Pour Daniel Cohn-Bendit, il s'agit d'une sorte de chantage, qui ne se limite pas aux rapports avec la Grèce. «La France et l'Allemagne exploitent [les] pays [pauvres» pour vendre leur camelote», a-t-il affirmé, citant également le cas de l'Albanie («Un pays pauvre, il y a un contrat de plusieurs années pour des hélicoptères, pourquoi faire?»)
La France, après un vote au Sénat dans la nuit de jeudi à vendredi, a adopté définitivement son plan d'aide à la Grèce. Un programme de prêts bilatéraux à la Grèce de 16,8 milliards d'euros sur trois ans, dont 3,9 milliards dès 2010, à un taux de 5%. L'apport initial de la France (6,3 milliards sur trois ans) a été porté à 16,8 milliards, proportionnellement à l'augmentation de l'effort décidé dimanche lors d'une réunion de la zone euro (110 milliards promis par les quinze autres membres de la zone euro et 30 milliards d'euros par le FMI).
Les députés allemands ont approuvé quant à eux un plan de 22,4 milliards d'euros sur trois ans.
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Photo: Daniel Cohn-Bendit à Strasbourg le 8 mars 2010. REUTERS/Vincent Kessler