«En Grèce, payer ses impôts, c’est être un con». C'est ce que déclare à Libération Pedros, patron d’une PME de cosmétiques. Dans un reportage à Athènes, le quotidien montre comment la fraude fiscale est un véritable sport national.
D'après Libération, les mesures d'austérité imposées à la Grèce par l'Union européenne et le FMI ((30 milliards d’euros d’économie sur trois ans) vont avoir de grandes difficultés à être appliquées. Ne serait ce que parce que les bakchichs, appelés «fakelaki» (enveloppe), sont la norme:
Les inspecteurs du fisc n’échappent pas à la pratique, bien au contraire. Car le moteur de la fraude, ce sont eux. «Ici, on parle, comme au foot du 4-4-2 : l’inspecteur du fisc prend 4 pour lui, vous en laisse 4 et en donne 2 à l’Etat» , se désespère un patron. «L’inspecteur du fisc négocie directement avec le comptable de l’entreprise, raconte Electra. Il lui donne une enveloppe pour que le redressement soit minime voire inexistant. L’inspecteur du fisc multiplie son salaire par trois ou quatre au minimum.»
Libération rapporte que le fisc a utilisé Google Earth pour compter les piscines dans les quartiers nord huppés d'Athènes: «Le chiffre final? 16.974. Le nombre de bassins déclarés? 324…»
[Lire l'article sur le blog de Jean Quatremer]
Photo: REUTERS/Yiorgos Karahalis