Santé / Société

La dépression d'été est moins courante que celle d'hiver, mais elle existe

Temps de lecture : 2 min

Il s'agit d'un trouble affectif saisonnier. 

Les principaux symptômes du trouble affectif saisonnier d'été sont les insomnies et le manque d'appétit. | Andrew Neel via Pexels
Les principaux symptômes du trouble affectif saisonnier d'été sont les insomnies et le manque d'appétit. | Andrew Neel via Pexels

Qui dit été, dit saison des barbecues, des terrasses entre amis, des pique-niques en famille et du beau temps qui met tout de suite de bonne humeur. Beaucoup de personnes attendent ce moment de l'année avec impatience. Mais pour certaines, comme Kristen Ashly, une Américaine originaire du Wisconsin, c'est un calvaire: l'été est le moment où la dépression s'installe.

Les journées chaudes et humides la rendent irritable, agitée et l'empêchent de dormir. Contrairement à la majorité de la population, elle évite tout ce qui est sorties et vacances. L'après-midi, elle se sent «comme un zombie», confie-t-elle au New York Times. Un sentiment encore plus compliqué à gérer, car difficilement explicable à l'entourage. «Les gens qui aiment l'été ne comprennent pas. Et ici, la plupart des gens aiment l'été», explique-t-elle.

Kristen Ashly souffre d'un trouble affectif saisonnier d'été, un équivalent moins courant et beaucoup moins compris du trouble affectif saisonnier, aussi appelé TAS, une forme de dépression récurrente qui apparaît en automne et en hiver, précise le quotidien américain.

Une dépression entre mars et octobre

Ce trouble a été qualifié pour la première fois en 1984, par une équipe de chercheurs dirigée par le psychiatre Norman E. Rosenthal. Environ 5% des adultes américains pourraient souffrir de la forme la plus extrême, qui affecterait considérablement leur quotidien. En général, les malades ont tendance à trop dormir et à trop manger. La dépression saisonnière d'été, elle, «est davantage une dépression agitée», précise le Dr Rosenthal, qui a étudié, trois ans plus tard, douze personnes présentant un TAS entre mars et octobre.

Dans leurs cas, les principaux symptômes sont les insomnies et une baisse de l'appétit. La dépression se manifeste aussi par une profonde tristesse et des migraines pour Blessing Dada, étudiante à l'université technologique de Dublin. La pression sociale et les phrases à répétition du type: «C'est l'été, tu dois sourire un peu plus, être plus heureuse», ne font qu'empirer la situation.

Si les chercheurs expliquent le TAS par le manque de lumière du soleil et le fait que les jours sont plus courts en automne et en hiver, il existe encore beaucoup d'incertitudes autour des causes de la dépression estivale. «Nous supposons que c'est la chaleur et l'humidité», interprète Kelly Rohan, professeure de psychologie à l'université du Vermont. Des études ont d'ailleurs suggéré que certains composés dans le corps, comme la sérotonine et la dopamine, qui régulent l'humeur, sont également liés à la régulation de la température corporelle.

Pour l'heure, le Dr Rosenthal conseille aux personnes souffrant d'un trouble affectif saisonnier d'été de prendre fréquemment des douches et des bains froids, ou encore de faire des marches matinales, qui seraient efficaces selon ses patients. Et si les périodes de dépression durent trop longtemps, il faut consulter un professionnel de la santé mentale.

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