Une mobilisation nationale. En Espagne, depuis plusieurs mois, des professeurs et élèves masculins ont décidé de venir en classe en jupe, en solidarité avec un élève qui a été expulsé pour en avoir porté une en novembre dernier, rapporte le New York Post. Leur but est de lutter contre les stéréotypes et discriminations liés au genre
Tout a commencé le 27 octobre 2020, lorsque Mikel Gómez, un lycéen de 15 ans originaire du Pays basque, s'est fait renvoyer de son établissement et a été contraint de consulter un psychologue pour avoir porté une jupe. Dans une vidéo publiée sur TikTok et visionnée par plus de deux millions de personnes, il explique que le fait de porter une jupe ne signifie pas qu'il est homosexuel, et qu'il voulait simplement soutenir les féministes et les personnes transgenres. Mikel Gómez invite d'autres élèves à suivre son initiative. Résultat: le 4 novembre dernier, des milliers de garçons ont porté des jupes dans leurs collèges et lycées, précise le quotidien numérique espagnol Público.
@mikelgmz No me daba tiempo a contarlo todo#parati
original sound - Mikel Gómez
Mieux encore, des enseignants masculins ont également pris part à la mobilisation. C'est notamment le cas de Jose Piñas, professeur de mathématiques qui a lancé le hashtag #LesVêtementsNontPasDeGenre (#LaRopaNoTieneGenero), le 9 novembre, après l'expulsion de son élève. «Il y a vingt ans, j'ai subi des persécutions et des insultes en raison de mon orientation sexuelle dans le lycée où je suis maintenant enseignant, explique le professeur sur Twitter. De nombreux enseignants ont détourné le regard. Je veux me joindre à la cause de Mikel.»
«Une école qui éduque dans la diversité et la tolérance»
Les élèves et professeurs de l'Institut d'enseignement secondaire (IES) Johan Carballeira, dans la ville espagnole de Pontevedra, au nord-ouest du pays, ont aussi répondu à l'appel de Mikel Gómez, mais ont décidé d'aller encore plus loin. Depuis novembre, tous les 4 du mois, ils viennent tous en cours habillés en jupe, hommes et femmes, et partagent leur action sur les réseaux sociaux sous le même hashtag.
«Après la première manifestation, nous avons pensé qu'elle était trop petite pour nous. Cela ne pouvait pas être oublié et nous devions continuer», affirme à Público Lía Menduíña Otero, l'une des créatrices du mouvement. Depuis, le lycée a accepté de mettre en place un cours sur l'égalité des sexes et l'initiative a été reprise par un autre lycée et une école primaire de la ville.
Hace 20años sufrí persecución e insultos xmi orientación sexual en el instituto en el q ahora soy profesor, muchs profes, miraron para otro lado. Quiero unirme a la causa del alumno, Mikel, q ha sido expulsado y enviado al psicólogo por ir a clase con falda. #LaRopaNoTieneGenero pic.twitter.com/5PEN9vityY
— Jose Piñas (@joxepinas) November 9, 2020
Plus récemment, au mois de mai, deux autres enseignants, Manuel Ortega et Borja Velúquez, d'une école primaire de Valladolid, ont rejoint le mouvement après qu'un de leurs élèves a été victime d'insultes homophobes, indique un article d'El País. Ils ont même décidé de porter une jupe tous les jours pendant un mois. «Une école qui éduque dans le respect, la diversité, la mixité et la tolérance, tweetait Borja Velúquez, le 29 avril. Habille-toi comme tu veux! Nous rejoignons la campagne #LesVêtementsNontPasDeGenre.»