Fondé à la fin du règne de Louis XIV (aux environs de 1730) pour un négociant en tissus, ce château de pierres ocres et volets gris dans l'ombre de la montagne Sainte-Victoire est devenu un hôtel-restaurant-spa de 12 hectares, grâce à la famille Pierre-André et Hélène Martel-Massignac.
En 2018, le château d'origine patricienne a été admis dans la chaîne des Relais & Châteaux grâce à ses trente-sept chambres et suites, ses deux restaurants, une piscine, un parc romantique et des vignes pour les trois vins du château: rouge, blanc et rosé d'excellente buvabilité. Il fait aujourd'hui partie de 2L Collection, une réunion d'hôtels de luxe (Le Château d'Audrieu et L'Hôtel Cinq Codet).
Le château de Fonscolombe, trois étages, a toujours été habité durant quatre siècles par des familles aristocratiques qui l'ont entretenu avec intelligence et passion. Depuis mai 2015, Fonscolombe, du nom du premier propriétaire Boyer de Fonscolombe, a été classé monument historique ainsi que l'espace boisé, une belle forêt.
Le parc du Château de Fonscolombe. | Antoine Schramm
C'est le marquis Gaston de Saporta, un bienfaiteur du site provençal, qui a apporté le laboratoire de botanique et les serres: le potager inauguré en juin 2021 donne des tomates, des courgettes et des fraises utiles à l'artisanat culinaire du chef breton Quentin Durand, dont le répertoire panache des plats locaux à la truffe d'été, la ratatouille provençale et la soupe au pistou froide ou chaude.
Au restaurant l'Orangerie du Château de Fonscolombe, les ravioles de chèvre de la ferme de Brégalon, crème prise au miel et fleur d'oranger, jus vert fumé au foin de la ferme. | Antoine Schramm
Intégralement mis à nu pour sa reconversion, le château a fait l'objet d'un grand chantier de construction (chambres, salons et terrasses) visant à moderniser les lieux de vie et à préserver l'âme de l'édifice provençal.
Tout cela, cette seconde vie de Fonscolombe, a été initiée par Hélène Martel-Massignac, mère de l'actuelle propriétaire-gérante Lorène Martel qui a tenu à sauvegarder le superbe bâtiment, les intérieurs, les salons, la noble façade altière que le temps n'a pas abîmée. Fonscolombe a été aimé par les différents propriétaires qui l'ont viabilisé, embelli et protégé jusqu'au XXIe siècle.
Il faut souligner que ce superbe château de la campagne aixoise a été pensé non pas comme un Versailles du Midi, mais comme une vaste maison de famille accueillante et chaleureuse. Fonscolombe a été bâti pour être habité et entretenu.
L'esprit insufflé par la famille Martel s'est traduit par quelques signatures pour la décoration intérieure parmi lesquels Corrado de Giuli Morghen, la Fabrica Traceorum, entreprise d'architecture du patrimoine qui a œuvré sur des bâtiments majestueux comme la cathédrale orthodoxe de Nice, le musée Estrine à Saint-Rémy-de-Provence avec l'expérience de l'architecte Vincent Bastie associé à Arnaud Behzadi et Cathy Crinon (Artefak).
On voit bien le souci de restituer le style et le cachet de Fonscolombe, une hostellerie contemporaine. Tout a été fait pour le confort et le bien-être des résidents, jusqu'à 180 couverts le weekend aux deux repas. De nombreux Aixois, fiers du château porteur de la douceur de vivre en Provence, y viennent fréquemment.
Et grâce à la remarquable réhabilitation, un chantier de dix-huit mois, voici la naissance du Relais & Châteaux majestueux, tout cela n'a pas été une mince affaire. Jugez-en.
Au Château de Fonscolombe, le bar. | Antoine Schramm
À côté des salons en enfilade, des terrasses, du piano à queue, ses lustres en cristal, se trouve le grand salon, dont les murs sont couverts de cuir de Gênes et les plafonds de gypseries provençales. Aussi, le salon chinois, un salon d'écriture, la salle de billard, la bibliothèque, la chapelle (mariages), le grand escalier, le beau restaurant ouvert sur la verdure, Fonscolombe reste une demeure vivante, gaie, accueillante et la vue sur le parc, un enchantement. Bien des visiteurs en ont fait leur résidence secondaire.
On comprend que le Michelin 2021 ait tenu à mentionner ce château d'extrême distinction. L'âme de la Provence des comtes, des bourgeois et des religieux s'exprime au mieux à la lisière du splendide parc aux 180 essences d'arbres, où un majestueux cèdre du Liban a été planté en 1779. À l'ombre des 17 hectares de vignes, 60.000 bouteilles par vendange servies aux deux restaurants et expédiées à l'export.
À Fonscolombe, à l'allure d'un château italien sobre et beau, à côté des bains dans la piscine turquoise, on savoure chaque instant de sérénité. On passe des massages au spa, à la pétanque, aux balades à vélo, aux exercices de yoga sous le regard amusé d'Hercule et de ses chérubins.
Au Château de Fonscolombe, la piscine. | Antoine Schramm
Oui, une maison de rêve provençale qui ressource et apporte un vrai bonheur de vivre.
La bonne cuisine de Quentin Durand
Ce jeune chef très doué a fait ses classes dans de grandes maisons bretonnes, mais aussi dans plusieurs établissements renommés tels que Le K2 à Courchevel, chez Nicolas Sale, puis en Corse, au Casadelmar de Porto-Vecchio, auprès de son mentor Fabio Bragagnolo qui lui obtient sa première place de chef de cuisine, au sein du Pan Dei Palais à Saint-Tropez, et enfin chez Pic à Valence, et Pierre Gagnaire, son préféré à Paris, géniale expérience.
Quentin Durand en cuisine. | Antoine Schramm
Au déjeuner dans le parc du château, les fleurs de courgettes à la ricotta et à l'estragon (14 euros), le marinato de poissons du moment au citron confit (16 euros), la salade niçoise à la ventrèche de thon (21 euros), la pizzetta à la truffe d'été (32 euros), le vitello tonnato aux câpres et pecorino (21 euros) et la pavlova aux fruits rouges (14 euros). Une vraie qualité culinaire.
Au Château de Fonscolombe, le déjeuner sur la terrasse de l'Orangerie. | Antoine Schramm
Les grands plats de L'Orangerie
• Les asperges du Luberon en deux textures, ail noir, huile d'olive (20 euros)
Au restaurant l'Orangerie du Château de Fonscolombe, les asperges de la famille Ferreint, morille farcie, condiment mimosa et sabayon fermier. | Antoine Schramm
• Les langoustines en deux services, carpaccio et queues pochées (41 euros)
• Le poulpe au charbon de bois laqué au whisky, texture de maïs et aïoli (25 euros)
Au restaurant l'Orangerie du Château de Fonscolombe, les gambero de Méditerranée rafraîchies au citron caviar et harissa, glacé de concombre et pomme verte, charbon végétal. | Antoine Schramm
• Le Saint-Pierre confit aux algues, artichauts, sauce hollandaise au yuzu (42 euros)
• Le rouget brillant, jus corsé et citron (42 euros)
• Le pigeon laqué au cacao, petits pois, betteraves, abats (44 euros)
Au restaurant l'Orangerie du Château de Fonscolombe, le pigeon Miéral farci au foie gras et laqué au cacao, autour de la betterave acidulée et mûres, tartelette d'abats à l'hibiscus. | Antoine Schramm
• Les fromages en provenance des fermes avoisinantes (22 euros)
• Les fraises de Provence à la verveine, meringue à la vanille (18 euros)
• Le millefeuille à la vanille de Tahiti, caramel mou (17 euros)
• Le chocolat Jivaro au sarrasin, griottes, sorbet cacao (18 euros)
Ce grand menu de neuf assiettes vaut l'étoile, sans aucun doute.
Au restaurant l'Orangerie du Château de Fonscolombe, l'agneau de pays tout autour du chou, ail noir du Château et noisettes du Piémont. | Antoine Schramm
Menus à 72 et 95 euros, six assiettes. Carte de 95 à 120 euros. On se régale dans ce château d'un luxe tempéré. Brunch tous les dimanches.
Route de Saint-Canadet 13610
Le Puy-Sainte-Réparade
Tél.: 04 42 21 13 13
Chambres à partir de 300 euros
Séminaires, bals, mariages
Parking
Pas de fermeture
Au Château de Fonscolombe, une suite. | Antoine Schramm
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Tables et adresses d'Aix-en-Provence
Villa Gallici
Cuisine traditionnelle sous les platanes en terrasse. Le charme provençal d'une villa sur les hauteurs d'Aix. Caveau. Carte de 105 à 135 euros.
18 bis avenue de la Violette
Tél.: 04 42 23 29 23
17 chambres et suites à partir de 315 euros
Pierre Reboul
Dans un cadre magnifique, la cuisine élégante de ce chef moderne que le Michelin a étoilé. Loup au caviar et beurre blanc au champagne, omble chevalier en gravlax. Carte de 59 à 139 euros.
Château de la Pioline
260 rue Guillaume-du-Vair
Tél.: 04 42 52 27 27
Mickaël Féval
Un bon cuisinier ouvert aux produits provençaux. Spécialités terre et mer de qualité: tartare de bar, turbot au cerfeuil. Menu au déjeuner à 39 euros. Carte de 80 à 125 euros.
11 Petite-Rue-Saint-Jean
Tél.: 04 42 93 29 60
Yamato
Table japonaise, style fusion. La tradition asiatique. Trois luxueuses chambres façon ryokan. Carte de 44 à 98 euros.
21 avenue des Belges
Tél.: 04 42 38 00 20