Santé / Monde

Le Pérou a officiellement lancé une enquête pour savoir si la Javel peut guérir du Covid

Temps de lecture : 2 min

Le dioxyde de chlore, un dérivé de la Javel, a été présenté comme un remède miracle dans le pays au début de la pandémie. Il cause pourtant de sérieux risques pour la santé.

Un agent de santé vaporise un désinfectant contre la propagation du Covid-19 dans les rues de la ville andine de Puno, au Pérou, près de la frontière avec la Bolivie, le 19 avril 2021. | Juan Carlos Cisneros/AFP
Un agent de santé vaporise un désinfectant contre la propagation du Covid-19 dans les rues de la ville andine de Puno, au Pérou, près de la frontière avec la Bolivie, le 19 avril 2021. | Juan Carlos Cisneros/AFP

Les membres du congrès péruvien ont voté jeudi 13 mai 2021 en faveur d’une motion complètement saugrenue: la mise en place d’un comité chargé d’entendre les témoignages de responsables du ministère de la Santé et des «scientifiques et experts dans le domaine» de l’utilisation du dioxyde de chlore, un dérivé de la Javel. Tout ça pour savoir si boire ou injecter cet agent de blanchiment industriel pourrait guérir du Covid-19, explique Vice US.

Comment en est arrivé le pays d’Amérique du Sud à considérer ce produit – couramment utilisé dans les processus industriels comme le blanchissement de la pâte de bois ou la stérilisation du matériel médical – comme un moyen efficace de lutter contre la pandémie? Car, selon les médecins, le dioxyde de chlore est inefficace face au coronavirus et peut avoir des conséquences mortelles. La motion a été présentée par le député Posemoscrowte Chagua, du parti extrémiste Union pour le Pérou. Ce dernier a insinué que la communauté scientifique faisait de la désinformation contre le dérivé de la Javel.

Tout cela intervient dans un climat difficile pour le pays andin qui a le taux de mortalité au Covid-19 par habitant le plus élevé au monde. Et qui subit une grande désinformation au sein même de sa classe politique, qui «selon les critiques, va à l’encontre de la science et a saboté les efforts qui répondaient à la pandémie», note Vice US. De nombreuses personnalités politiques péruviennes ont, par exemple, défendu l’utilisation de l'hydroxychloroquine, l’antipaludique bien connu en France, ou de l'ivermectine, un antiparasitaire, pour traiter le Covid.

«La situation avec la pandémie au Pérou est lamentable, tout comme la situation dans notre congrès», a déclaré Samuel Cosmé, secrétaire général de la société péruvienne des spécialistes des soins intensifs. Ce dernier a condamné la décision du Congrès, avertissant qu’il avait dû traiter des personnes atteintes du coronavirus et dont l’état avait été aggravé par la consommation de dioxyde de chlore.

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