Culture

Quels architectes ont laissé la plus profonde empreinte sur une ville?

Temps de lecture : 13 min

Ville dans la ville, l'Eixample est sans doute le quartier le plus original de Barcelone, et aussi l'un des plus agréables à vivre.

Carte des environs de la ville de Barcelone et projet d'amélioration et d'aggrandissement, 1859. | Museu d'Historia de la Ciutat, Barcelona via Wikimedia
Carte des environs de la ville de Barcelone et projet d'amélioration et d'aggrandissement, 1859. | Museu d'Historia de la Ciutat, Barcelona via Wikimedia

Cet article est publié en partenariat avec Quora, plateforme sur laquelle les internautes peuvent poser des questions et où d'autres, spécialistes du sujet, leur répondent.

La question du jour: «Quelles sont les villes profondément modifiées par les œuvres ou les idées d'un seul architecte?»

La réponse de Patrick Crosset, économiste:

Cerdà et Gaudi ont modelé Barcelone pour plusieurs centaines d'années. Ildefons Cerdà est l'inventeur du quartier le plus connu de Barcelone, l'Eixample. Antoni Gaudí i Cornet est le génie architectural que tout le monde connaît.

La Barcelone moderne est née à L'Eixample, quartier conçu au XIXe siècle par l'ingénieur et urbaniste Ildefons Cerdà. Ville dans la ville, l'Eixample est sans doute le quartier le plus original de Barcelone, mais aussi l'un des plus agréables à vivre. Cerdà a voulu concevoir une ville ouverte, égalitaire et verte, où tous les services publics étaient répartis uniformément. L'Eixample est construit pendant les années de l'industrialisation de la Catalogne à la fin du XIXe et au début du XXesiècle. C'est la consécration et le moteur de la Catalogne contemporaine, rompant avec le passé médiéval. La partie centrale (la plus ancienne), la Dreta de l'Eixample est le quartier de la bourgeoisie catalane qui y a introduit un nouveau style, le modernisme catalan.

L'Eixample est aujourd'hui le centre et le symbole architectural de Barcelone. Un quartier où les opportunités d'achat immobilier n'ont jamais été aussi nombreuses. Le mot «eixample» provient de l'espagnol «ensanche», qui aurait dû se traduire «eixamplada» ou «eixamplament» en catalan. En français, ce serait élargissement ou extension ou agrandissement… et non exemple comme le croient nombre de de francophones.

Barcelone au XIXe siècle, un danger sanitaire

En raison de l'industrialisation, la population de la ville était passée de 104.000 (1798) à 187.000 habitants (1850). Mais la ville était confinée à l'intérieur des mêmes murailles qu'en 1714. Elle n'occupait qu'une superficie de 2 kilomètres carrés (l'actuel «Gotico»). Barcelone (93.000 habitants au kilomètre carré) avait alors le triple de la densité de population de Paris (31.000 habitants au kilomètre carré).

Il n'y avait pas de réseau d'eau potable ou d'égouts, les eaux souterraines étaient polluées. La fièvre jaune de 1821 et deux épidémies de choléra (1834, 1854) avaient tué plus de 10% de la population, surtout dans les classes populaires. La mortalité infantile était très élevée et les conditions de santé et d'hygiène étaient très mauvaises. L'espérance de vie ne dépassait pas 36 ans pour les riches et 23 ans pour les pauvres, comme à l'époque médiévale.

Un projet imposé par Madrid

En 1841, Barcelone lance un appel d'offres public pour un plan d'urbanisation. Les premiers projets sont rejetés par le gouvernement de Madrid. Enfin, en 1859, le gouvernement central approuve le Plan Cerdà, du nom de son concepteur, Ildefons Cerdà. Les notables barcelonais, refusant la décision de Madrid, organisent un concours entre les architectes les plus réputés de Catalogne. Antoni Rovira i Trias l'emporte en proposant un plan de ville radioconcentrique. Le gouvernement central d'Isabelle II persiste cependant à considérer son plan comme nettement plus moderne et ouvert. Il impose, non sans difficultés, le projet Eixample de Cerdà aux Barcelonais.

Projection du module de 10x10 utilisé par Cerdà pour le tracé des voies principales et diagonales. En rouge, certains anciens chemins qui ont survécu à la trame de l'architecte. | ca:user:amadalvarez via Wikimedia

Cerdà a un plan ambitieux: transformer la Barcelone de 1850 en une ville dix fois plus grande. L'architecte se concentre sur les besoins primordiaux. Avant tout, la nécessité de l'éclairage naturel (la lumière du soleil), la ventilation dans les foyers (il est fortement influencé par le mouvement hygiéniste), les espaces verts à proximité de la population avec 100.000 arbres prévus (écologiste avant l'heure), un traitement convenable des déchets, un système efficace d'égouts et une possibilité de mouvement homogène des personnes, des biens, de l'énergie et des informations.

Ce projet est basé sur une répétition sérielle homogène d'îlots d'habitation. Ils sont vastes et carrés (113,3 mètres sur 113,3 mètres) avec pour particularité des coins à 45 degrés. La trame de la ville est par conséquent à angle droit.

Cerdà travaille avec des «districts» formés de 10 fois 10 îlots dont les intersections correspondent aux principaux croisements de la ville.

Le biseautage des îlots permet la constitution de placettes à chaque angle de rue et cela était également conçu pour faciliter les virages pour les «machines à vapeur mobiles» qu'imaginait Cerdà. Les îlots sont appelés les «manzanas».

L'ingénieur conçoit son plan autour d'une avenue majeure qui lui sert d'axe directeur: la Gran Via de las Corts Catalanes. Il travaille avec des «districts» formés de 10 fois 10 îlots dont les intersections correspondent aux principaux croisements de la ville: plaça des Glòries Catalanes, place Tétouan, place de l'Université. Une rue plus large est disposée toutes les cinq rues. Il s'agit de la rue Marina, de la rue Urgell, et de la via Laietana terminée cinquante ans plus tard. Ces proportions –conséquences de la largeur des îlots– lui permettent de créer des rues larges qui descendent de la montagne à la mer de chaque côté de la ville: la rue Urgell et le Passeig de Sant Joan. Celles-ci sont séparées de quinze îlots.

Une ville en réseau

La plupart des rues sont larges de 20 mètres, mais les principales font 30 voire 50 mètres de large. Seuls quelques axes majeurs traversent la ville sans respecter la trame orthogonale, mais toujours en ligne droite. Ce sont l'avenue Diagonale, l'avenue Méridienne et l'avenue du Parallèle.

Les créations de Cerdà dénotent une conception de la notion de réseau très avancée pour son époque. Ses plans de rues en damier, avec ses blocs d'habitat carrés identiques, sont conçus pour faciliter le déplacement des piétons, des voitures, de tramways tirés par des chevaux, des réseaux de chemin de fer urbain (qui sont une innovation pour l'époque), du réseau de gaz, des égouts suffisamment importants pour prévenir toute inondation, et ce sans négliger les jardins publics et privés ainsi que les autres équipements clés.

Les dernières innovations techniques sont intégrées, pourvu qu'elles contribuent à un meilleur fonctionnement urbain. Mais il fait également appel à ses propres concepts innovants, comme un système logique de nivellement du terrain indispensable à la bonne réalisation de son projet. Cerdà dépasse les visions partielles que représentent pour lui les «villes utopiques», «villes culturelles», «villes monumentales», «villes rationalistes», etc. pour se consacrer à la recherche d'une «ville intégrale».

Un plan amendé par la spéculation

Les plans de Barcelone de Cerdà subissent deux principales révisions. La seconde version, approuvée par le gouvernement espagnol de l'époque, est celle de l'Eixample actuel. Cerdá est un précurseur de l'architecture écologique. Sa théorie générale de l'urbanisation commence par: «Ruralisons ce qui est urbain, urbanisons ce qui est rural».

Vue aérienne de l'Eixample et de l'avenue Diagonale. | Alhzeiia via Wikimedia

Il a prévu de vastes espaces verts et ouverts, permettant le passage des piétons et de la lumière: les blocs carrés aux angles biseautés ne devaient initialement être construits que de deux côtés, avec seulement 5.000 mètres carrés sur les 12.500 mètres carrés d'îlots construits. Mais pour résoudre les pressions foncières spéculatives, les responsables politiques modifient le schéma initial, pour aboutir à une construction des quatre côtés à 28 mètres de hauteur et 28 mètres de profondeur, de sorte que le jardin initial imaginé par Cerdà se réduit à une cour intérieure carrée et fermée. Seule l'une des deux avenues diagonales est réalisée, l'avenue Diagonale d'aujourd'hui.

Cerdà souhaitait que l'Eixample soit un lieu de mixité sociale. Mais ce sont les classes aisées qui y vivront. Nombreux sont les architectes catalans de l'époque qui combattent les idées de Cerdà. Mais ils finissent malgré tout par y concevoir les bâtiments phares du modernisme catalan. Antoni Gaudí y réalisera une grande partie de ses œuvres, notamment la Sagrada Família, la Casa Milà et la Casa Batlló. Mais on peut citer aussi la Casa Amatller et la casa de les Punxes de Josep Puig i Cadafalch ou la Casa Lleó Morera et l'Hospital de la Santa Creu i Sant Pau de Lluís Domènech i Montaner.

Cerdà souhaitait que l'Eixample soit un lieu de mixité sociale. Mais ce sont les classes aisées qui y vivront.

Cerdà a fait face à de nombreux problèmes, notamment le manque de financement et l'opposition d'une grande partie de la population de Barcelone. Il n'a jamais été payé pour son chef-d'oeuvre et il est mort ruiné en 1876. Ildefons Cerdà a transformé un piège mortel en l'une des plus belles villes modernes d'Europe.

Les noms de rue: L'écrivain Víctor Balaguer i Cirera est chargé en 1864 de concevoir la nomenclature des rues de l'Eixample. Il utilise les noms des territoires de la Couronne d'Aragon: Arago (Aragon), València (Valence), Mallorca (Majorque), Rosselló (Roussillon), Còrsega (Corse), Sardenya (Sardaigne), Sicília (Sicile), Nàpols (Naples), etc. Mais aussi des institutions catalanes (Les Corts Catalanes, la Diputació, le Consell de Cent) ou des personnalités (Pau Claris, Roger de Lauria, Roger de Flor…).

Les quartiers de l'Eixample

Aujourd'hui, les 270.000 habitants de l'Eixample se répartissent dans 6 quartiers et 350 manzanas (îlots ou blocs) sur 7,5 kilomètres carrés:

  • La Dreta de l'Eixample.
  • La Antiga Esquerra de l'Eixample.
  • La Nova Esquerra de l'Eixample.
  • Le Fort Pienc.
  • La Sagrada Família.
  • Sant Antoni.

La Dreta de l'Eixample

La Dreta de l'Eixample (c'est-à-dire la partie droite de l'Eixample) est le secteur de la ville où le projet de Cerdà a démarré. Il s'agit de l'extension naturelle de Barcelone au-delà des murs démolis au milieu du XIXe siècle.

Le Plan Cerdà est approuvé en 1859 et, un an plus tard, la reine Isabelle II pose la première pierre de ce qui allait devenir l'un des quartiers les plus riches de Barcelone. Le premier groupe de maisons est construit à l'intersection actuelle de la rue du Consell de Cent et de la rue Roger de Lauria. La Dreta de l'Eixample abrite d'abord quelques industries importantes, comme l'usine Elizalde, l'une des premières en Espagne à fabriquer des voitures.

Dans le Passeig de Gràcia, la Casa Battló est représentative du du Modernisme. | ChristianSchd via Wikimedia

Avec le temps, il devient peu à peu le quartier où l'on trouve les résidences bourgeoises, surtout au moment de l'explosion artistique du Modernisme représentée par des bâtiments aussi remarquables que Casa Milà, Casa Batlló et Casa Ametller.

En plus des résidences, l'activité économique tertiaire s'y est déplacée: commerces, bureaux, sièges sociaux d'entreprises, cinémas, théâtres, etc., en particulier dans la zone la plus centrale (entre Lauria et Balmes) et autour de l'axe du Passeig de Gràcia, qui suit l'ancienne route qui reliait la ville fortifiée à la municipalité de Gràcia. Cette avenue est encore, aujourd'hui, le cœur du dynamisme économique et commercial de la ville.

La Dreta de l'Eixample, dans sa partie ouest, est le quartier le plus chic de Barcelone.

Notons que la Plaza de Catalunya n'était pas été incluse dans le Plan Cerdà. Cet «oubli» a été corrigé par la force des faits: sa position privilégiée entre la vieille ville et le nouvel Eixample en a fait le centre nerveux naturel de la ville. Le passage du temps n'a fait que la renforcer.

Aujourd'hui, la Dreta de l'Eixample, dans sa partie ouest, est le quartier le plus chic de Barcelone, celui qui regroupe les plus beaux bâtiments modernistes catalans, les plus belles boutiques et les meilleurs cafés et restaurants.

La Antiga Esquerra de l'Eixample

La Antiga Esquerra de l'Eixample (l'ancienne partie gauche de l'Eixample) comprend la partie urbanisée et peuplée dès la fin du XIXe siècle de l'ancien quartier Esquerra de l'Eixample. L'ouverture de l'Hospital Clínic et de la Faculté de médecine en 1906, du Marché del Ninot en 1935, et l'enfouissement des voies ferrées ont permis de promouvoir le quartier et d'attirer, surtout à partir des années 1930, des promoteurs immobiliers intéressés par la construction de logements d'habitation destinées principalement aux classes moyennes.

De son histoire plus récente, il faut souligner la rénovation complète de la rue Enric Granados, qui a réactivé le tissu commercial et de restauration de la zone. De nos jours, la Antiga Esquerra de l'Eixample rassemble de multiples activités commerciales, de services et de restauration. Mais c'est aussi un lieu de culture avec l'université de Barcelone, et de santé avec l'Hospital Clinic, l'un des quatre plus grands services hospitaliers d'Espagne. Leur présence en fait aujourd'hui le quartier le plus recherché d'Eixample.

La Nova Esquerra de l'Eixample

La Nova Esquerra de l'Eixample (la nouvelle partie gauche de l'Eixample), à part les trois grands bâtiments de Can Batlló (aujourd'hui l'École industrielle), la Modelo (l'ancienne prison) et l'Escorxador (aujourd'hui le Parc Joan Miró), n'a commencé à se développer qu'à partir des années 1930. La présence du chemin de fer et de l'usine Batlló a fait qu'il n'était pas possible de créer un environnement urbain avant la fermeture de cette dernière en 1910.

Sculpture Dona i Ocell (Femme et oiseau) de Joan Miró avec la collaboration de Gardy Artigas au Parc Joan Miró. | Maksim via Wikimedia

L'usine était principalement constituée de groupes de cabanes dispersées, occupées par des personnes venues travailler pour l'Exposition internationale de 1929. C'était un habitat quasi rural qui l'est resté dans certaines zones jusqu'à l'après-guerre.

Ce n'est qu'en 1972-1973 que les voies ferrées ont été enterrées. Et certains des bâtiments du quartier ont été démolis pour construire l'avenue Diagonale.

Le Fort Pienc

Le Fort Pienc est né comme une zone de fortification. Lorsque Felipe V a établi le système de surveillance de la ville, il a construit la Citadelle et un fort avancé. Tous deux furent démolis en 1869.

La Estación del Norte

La Estación del Norte (la Gare du Nord) a donné de la personnalité à un quartier situé entre la voie ferrée et la Gran Via. De nombreux transporteurs étaient alors localisés autour d'une ancienne voie de sortie de la ville depuis l'époque romaine et jusqu'au développement de l'Eixample.

Après la fermeture de la gare dans le dernier quart du XXe siècle, la physionomie du quartier s'est transformée. L'ancienne gare ferroviaire est devenue la principale gare routière de la ville. Un important parc urbain a été construit à proximité et, de l'autre côté, un grand ensemble d'équipements (jardins d'enfants, appartements surveillés pour personnes âgées, marchés, bibliothèques…) qui est devenu la référence pour un nouveau modèle d'intégration des équipements et des espaces publics dans le but de rapprocher la vie des quartiers.

On y trouve aussi des points culturels très importants, comme L'Auditori et le Théâtre national de Catalogne.

La Sagrada Família

Au nord de la Dreta de l'Eixample, dans la partie haute, se trouve le quartier de la Sagrada Família, anciennement connu sous le nom de El Poblet (le petit village). Au XIXe siècle, el Poblet était un quartier fait de champs et de quelques maisons. Ce n'est que dans les premières années du XXe siècle que le quartier s'est urbanisé, comme quartier ouvrier autour de nombreuses industries.

La Sagrada Família (2010), couverture et ébauches de la façade de la Gloire. | Bernard Gagnon via Wikimedia

Ce qui lui donne aujourd'hui de la personnalité est la basilique de la Sagrada Família. Le projet démarre en 1881 avec l'acquisition d'un terrain dans le quartier de Sant Martí, au milieu des champs. Le projet est d'abord confié à l'architecte Francesco de Paula del Villar. Il est poursuivi en 1883 par un jeune architecte de 31 ans, alors peu connu, du nom d'Antonio Gaudí. Il prend en charge les travaux alors que la construction de la crypte de style néo-gothique commence à peine. Aujourd'hui, la Sagrada Família est l'œuvre la plus célèbre de Gaudí. C'est le monument le plus visité d'Espagne, le sixième en Europe et le douzième dans le monde.

​Au XIXe siècle, el Poblet était un quartier fait de champs et de quelques maisons.​

L'avenue de Gaudí traverse le quartier et relie la Sagrada Família à une autre œuvre majeure du modernisme catalan: l'Hôpital de la Santa Creu i Sant Pau, de Lluís Domènech i Montaner. Les deux bâtiments sont classés au Patrimoine mondial de l'Unesco.

Le quartier de la Sagrada Família comprend, à son extrémité sud, le quartier des Encants, avec le populaire marché Bellcaire ou marché des Encants. Cette zone sera complètement transformée dans un futur proche par le réaménagement urbain autour de la Place des Glòries.

Sant Antoni

Le nom du quartier tire son origine du couvent à proximité de la muraille de Barcelone. Lorsque Rovira i Trias a construit le marché Sant Antoni dans la période 1872-1882, il n'y avait pratiquement pas d'habitations. C'était le marché du quartier ouvrier du Raval. Peu à peu, ce marché et les étals qui l'entourent se sont étoffés comme une grande foire. Ils ont donné de la personnalité et de la vie au quartier qui s'est développé autour de lui. Cette tradition commerciale populaire est encore forte aujourd'hui. La réhabilitation et la rénovation récente du bâtiment historique du marché l'a encore accentuée.

Entre chaque bloc, ce sont plus de 2.000 mètres carrés de terrain qui peuvent être récupérés sur l'espace réservé aux voitures.

La physionomie du quartier est aussi le résultat des réformes liées à l'Exposition internationale de 1929, qui ont conduit à son urbanisation et à l'aménagement des accès à Montjuïc, avec l'élimination des bidonvilles entre les avenues Parallel et Gran Via et l'aménagement de l'avenue du Mistral. Cette ancienne voie médiévale de sortie de la ville est aujourd'hui une voie piétonne qui rassemble la vie du quartier. C'est l'une des zones commerciales et de restauration les plus importantes de Barcelone.

Les mini-Eixample de Valence et de Lyon

Au XIXe siècle, le plan Cerdà a servi d'exemple à d'autres extensions de villes en Espagne et Europe occidentale. C'est notamment le cas de Valence en Espagne et de l'extension à l'est du Rhône de Lyon en France. Parions que l'approche écologique du projet original du visionnaire urbaniste Cerdà sera restaurée dans un futur proche. Mais avec des espaces verts non plus à l'intérieur des bâtiments mais dans les rues.

Des associations de quartier d'Eixample militent déjà pour interdire la circulation dans certaines rues et pour les transformer en espace de vie, de loisirs, ou espaces verts. Pourquoi ne pas imaginer redonner à ces espaces la vocation que leur avait destinée Cerdà dans son projet initial? Entre chaque bloc, ce sont plus de 2.000 mètres carrés de terrain qui peuvent être récupérés sur l'espace réservé aux voitures.

Sources:

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