Que font les parents divorcés quand ils n'ont pas leurs enfants ? Pourquoi la grande majorité d'entre eux alterne sur un rythme hebdomadaire? À quelle distance habitent-ils l'un de l'autre ? Est-ce que les enfants ont tout en double ? Ce sont quelques-unes des questions auxquelles répond le sociologue Benoît Hachet, qui a mené durant sept ans une enquête sur la résidence alternée, aussi appelée garde partagée.
Une semaine sur deux, publié le 20 mai 2021 aux éditions Les Arènes, est le fruit de cette enquête inédite, mêlant de nombreux témoignages à la propre expérience de divorcé de l'auteur. Nous en publions des extraits.
«Beaucoup de parents deviennent parents au moment de la séparation»
La médiation familiale propose aux parents un espace dans lequel ils peuvent échanger sur l'organisation de leur séparation, en dehors du processus judiciaire. Elle ne fonctionne que sur le volontariat. Développée en France depuis les années 1990, elle reste assez confidentielle, même si des efforts sont faits pour en étendre la portée, dans l'objectif de soulager un peu la justice aux affaires familiales, surchargée. Au cours de mon enquête, je suis allé interroger les médiateurs pour savoir comment les parents se comportaient vis-à-vis de la résidence de leurs enfants.
La première question posée aux parents par une médiatrice familiale rencontrée à Bayonne est la suivante: «“Comment avez-vous fait les enfants?” Ça n'a pas beaucoup changé. Des gens qui se sont rencontrés, j'en ai eu pas mal en médiation, et deux mois après, elle était enceinte. Ils ne se connaissent même pas et, paf!, ils se retrouvent à vivre ensemble, à former une famille et après il faut gérer.» Un médiateur parisien confirme: «L'expérience est sans doute résiduelle, mais je suis étonné aujourd'hui, à l'ère de la contraception, de la façon dont les parents parlent: “Ben, elle est tombée enceinte”, “Je suis tombée enceinte”. On se dit que c'est par l'opération du Saint-Esprit et l'absence de projet de devenir parents.»
Il paraît particulièrement inconcevable pour des professionnels qui travaillent constamment sur l'avenir que l'on puisse faire un enfant sans y avoir pensé de manière planifiée, dans un couple qui n'a que «deux mois» d'existence. C'est assez représentatif de la conception la plus répandue de la manière dont les femmes et les hommes font des enfants dans les sociétés technologiquement avancées. En lisant Frank Furedi, on apprend que la moitié des Britanniques auraient eu un retrait de permis pour conduite en état d'ivresse s'ils avaient été testés le jour de la conception.
«“On ne s'est jamais imaginés papa ou maman, ou qui allait faire quoi.”»
La même médiatrice bayonnaise m'a fait ensuite la remarque suivante: «J'ai l'impression que beaucoup de parents deviennent parents au moment de la séparation. Je pose souvent la question: “Comment vous êtes-vous projetés comme parents avant d'avoir des enfants?” Et les parents répondent en général: “On ne s'est jamais imaginés papa ou maman, ou qui allait faire quoi.” Cette question, très curieusement, la place de papa/maman, n'émerge qu'au moment de la séparation ou quand ça commence à se disputer dans le couple. Mais c'est vrai que, naturellement, quand on devient parent, on ne se pose pas la question.»
Au moment de la séparation conjugale, l'identité parentale est interrogée. Quel parent ai-je été? Quel parent suis-je? Quel parent est-ce que je veux devenir? Parfois on assiste à des révélations, en particulier pour les pères qui n'étaient pas présents. Comme le rapporte encore notre médiatrice, certains adoptent une posture traditionnelle: «Moi, je m'occupe des enfants en payant la pension alimentaire.» D'autres «se battent pour les enfants, alors qu'ils ne s'impliquaient pas avant, et souvent ça crée des conflits entre les parents. Ils se révèlent être pères au moment de la séparation.» Dans ces cas-là, l'incompréhension des mères peut être totale. C'est un entretien avec une juge aux affaires familiales du tribunal de grande instance de Paris qui me le confirme: «Des couples qui ont passé dix, douze ans ensemble... la mère s'est toujours occupée des enfants. Tout à coup, le père découvre la paternité et très vite il demande la résidence alternée, ce qui provoque l'hystérie de la mère en face. Alors je dis: “Mais, madame, il s'appuyait sur vous et là il a découvert sa paternité... Les conditions de fonctionnement changent...” C'est des divorces très difficiles.» La troisième catégorie de pères, que j'ai principalement rencontrés, étaient impliqués dans l'éducation des enfants avant la séparation et continuent de l'être après, en général avec l'accord des mères. Ces dernières aussi découvrent de nouvelles manières d'être mères.
Le divorce et l'alternance ont permis à Marie-Pierre et à Bojan de se trouver comme parents: «Quand j'étais avec leur père, on s'ennuyait très fortement depuis longtemps, donc on avait une vie très pauvre... Par contre, depuis qu'on a divorcé, on a vraiment une vie individuelle riche, c'est-à-dire que lui, il leur apporte des choses que moi je pense ne pas leur apporter. On est deux personnalités totalement opposées. Donc du coup pour les filles, ça a été une vraie richesse. On s'est trouvés en tant que parents réellement à ce moment-là.»
«Je suis heureuse de retrouver mes enfants chaque semaine et je le suis aussi quand ils ne sont pas avec moi.»
Dans l'enquête quantitative, j'ai demandé aux alternants ce qui avait changé dans leur manière d'être parents. Dans les verbatim recueillis, les pères répondent plus souvent que les mères que leur niveau d'engagement parental s'est accru. L'un d'eux écrit: «J'ai ralenti mon rythme de vie et je suis beaucoup plus disponible pour eux.» Ou un autre: «Les enfants ont un autre regard sur leur père... Maintenant je cuisine, je lave le linge, je repasse, j'entretiens la maison, etc.» Tout est dans le «maintenant». Mais les femmes ne sont pas en reste: «Je me sens beaucoup plus impliquée dans ce rôle. Je passais auparavant beaucoup de temps au travail pour fuir la vie de couple, qui me rendait malheureuse; le travail était devenu un refuge.»
Les parents déclarent aussi une amélioration de la qualité de leur relation avec leurs enfants: «J'ai à présent de vraies relations avec mes enfants.» «Je privilégie le qualitatif sur le quantitatif. Je me rends plus disponible et suis plus patiente et à l'écoute. J'accepte que la maison ne soit pas parfaite pour privilégier des moments avec les enfants (jeux, câlins, histoires).» Ou encore: «Je pense, j'espère en tout cas, être une meilleure mère. Plus disponible, plus à l'écoute, plus bienveillante.» Thomas disait la même chose en entretien: «On est plus responsabilisé, plus impliqué, plus proche. Le lien, la proximité sont beaucoup plus forts que quand j'étais en couple.»
Les parents déclarent enfin un changement dans leur perception d'eux-mêmes, plus encore pour les mères: «Je ne m'étais pas imaginé un jour pouvoir vivre sans mes enfants et être heureuse. Je suis heureuse de retrouver mes enfants chaque semaine et je le suis aussi quand ils ne sont pas avec moi.»
Avec la séparation et l'alternance, les parents deviennent nécessairement d'autres parents. Ils apprennent à être parents sans la présence continue de l'autre parent, même s'il n'est jamais très loin. Ils trouvent de l'espace pour expérimenter d'autres styles parentaux, plus personnels, dans un cadre discontinu, avec plus ou moins de bonheur. Ils apprennent aussi à faire avec les différences éducatives, et à gérer les réadaptations hebdomadaires. Et globalement, assez rapidement, les changements de semaine sont intégrés à une routine dans laquelle la majeure partie des parents que j'ai rencontrés trouve des satisfactions. [...]
«Avez-vous l'impression d'avoir une double vie?»
Pour exprimer leur expérience de la succession des deux temps de la résidence alternée, les parents utilisent des formules qui se ressemblent. «Une semaine je suis mère, une semaine je suis femme» (Muriel). «J'ai ma semaine où je vis ma vie d'homme et ma semaine où je suis papa» (Bojan). «On est une semaine papa ou maman, et on est une semaine homme ou femme» (Richard). «Une semaine je suis célibataire, une semaine je suis mère» (Camille).
J'ai été surpris de l'opposition assez systématique entre les pères et les hommes, les mères et les femmes. C'est comme s'il n'y avait pas d'unité entre la femme et la mère ou l'homme et le père, ou comme si la résidence alternée libérait la moitié du temps la femme ou l'homme qui sommeillait sous le parent. En effet, cette alternance crée un espace qui n'existe pas dans une vie de couple avec enfants: celui dans lequel on peut entièrement se consacrer à soi en dehors de son travail continu de parent, pendant plusieurs jours d'affilée et de façon régulière. Et cela fait des jaloux. Je demande à Richard et à Natacha, interrogés en même temps, quelles ont été les réactions de leurs amis à leur pratique de la résidence alternée: «Moi, je fais des envieux parmi les couples mariés, commence Richard.
– Ah oui, moi aussi.
–“Ah, t'as trop de chance!”, ils me disent. Dans le sens de vivre avec ses enfants à fond pendant une semaine et d'avoir une semaine où on fait ce qu'on veut.»
Avec leur temps pour eux, peu accessible à ceux qui vivent en famille, les alternants tendent à leurs amis établis un miroir qui leur renvoie cet air de légèreté.
«Il y a une semaine où je suis une mère, et une semaine où je suis une femme.»
Si les uns et les autres se présentent aussi comme femme ou homme, sur un mode sexué, ou comme célibataire, sur un mode état civil, c'est parce que la séparation conjugale les a conduits, bon gré mal gré, à plonger de nouveau dans le grand bain des relations amoureuses, qui est un bain de jouvence. Ils remontent alors dans le temps, se remettant en situation de séduire comme lorsqu'ils étaient encore sans conjoint et sans enfants, avec l'impression d'avoir une deuxième chance, qu'ils prennent avec plus ou moins d'entrain et de réussite. C'est une impression que peuvent rencontrer tous les parents séparés, mais c'est beaucoup plus compliqué logistiquement pour ceux, et de manière générale bien plus pour celles, qui ont la charge principale des enfants.
Sylvie est la seule des parents interrogés à ne pas s'être présentée comme mère versus femme: «Quand il est avec moi, je suis tournée vers mon fils, on est dans les petites choses du quotidien, je crois que je suis sa mère à ces moments. Alors que dans mon autre vie –parce qu'il y a une autre vie–, je suis davantage Sylvie.»
Delphine mélange et complique un peu le jeu en gardant les deux atouts en main: «Il y a une semaine où je suis une mère, et une semaine où je suis une femme. Donc moins mère la semaine sans enfants. Non, attention: une semaine où mon rôle principal est d'être mère, une semaine où je peux faire ce que je veux mais je suis toujours mère. Aux enfants, je réponds toujours... Comment ils vont? Comment ça se passe? Cependant, c'est court dans le temps. Le reste du temps, je suis plus avec mes amis, plus femme-mère, après avoir été une mère-femme.»
J'avais souvent eu l'impression d'avoir une double vie. J'en cherchais la confirmation lors des échanges avec les autres alternants. Mais à part Sylvie, personne ne m'a parlé spontanément de double vie, alors je posais la question: «Avez-vous l'impression d'avoir une double vie?» Toutes et tous semblaient en convenir même s'ils n'utilisaient pas cette expression. «Je ne suis pas schizophrène, mais...», et chacun ajoutait les petites ou grosses difficultés qu'il rencontrait pour passer d'une période à l'autre et inversement. Dans sa réponse, Magalie m'a fait sentir que ma question était absurde: «Mais on ne vit pas avec deux vies. Tout le monde vit avec plusieurs vies. Par nature, on vit plusieurs vies tout le temps. On n'est pas pareil avec ses amis, ses enfants...»
«Je ne me trouve pas père quand je ne l'ai pas.»
Dans le questionnaire, j'ai testé ce sentiment de continuité parentale par-delà les phases de présence des enfants. La question était certes un peu tordue: «Vous sentez-vous père/mère la semaine avec les enfants uniquement?», mais les parents ont répondu à 61% de façon négative, c'est-à-dire qu'ils se sentaient continûment parents. C'est important mais ce n'est pas massif. Par contraste, 39% ne se sentent parents que durant les temps où ils sont avec leurs enfants. Quand ils ne sont pas avec eux, ils passent dans une autre dimension. Ce sont des parents à mi-temps.
Les mères éprouvent plus souvent ce sentiment de continuité, tant il est inscrit dans la définition de la maternité. En entretien, Élise me répond: «Je ne me suis jamais posé la question d'être mère ou pas mère. Puisque j'ai des enfants, je suis mère, même quand ils ne sont pas là.» Pour elle, la question n'a aucun sens. Par opposition, Rachid est complètement clivé, comme le sont plus souvent les pères: «La résidence alternée, c'est pas une situation normale, psychologiquement parlant. Un coup on est parent, un coup pas. Après on est tout seul. N'importe quoi. Je ne me trouve pas père quand je ne l'ai pas.»
Les alternants sont comme des musiciens qui essaient de faire résonner de façon plus ou moins harmonieuse les deux temps de leur vie. Il y a ceux qui jouent legato, en liant les temps, et ceux qui jouent staccato, en les heurtant. Dans la durée, on apprend à jouer ces deux temps de façon plus reliée. [...]
«J'ai pas du tout envie de revivre avec quelqu'un»
Le site internet de l'Institut national d'études démographiques (Ined) est une mine pour qui s'intéresse aux comportements sexuels et conjugaux des Français. Les statistiques que l'on y trouve sur la remise en couple des parents séparés sont implacables: les femmes se remettent moins souvent en couple que les hommes et, quand elles le font, c'est plus tardivement que leurs ex-conjoints. La plupart du temps, elles sont plombées par la charge principale des enfants alors que les ex-conjoints, qui les voient beaucoup moins, sont plus légers pour envisager de nouvelles rencontres. Que se passe-t-il en cas de résidence alternée, quand les femmes disposent comme les hommes du même temps sans enfants?
Pour répondre à cette question, j'ai commencé par regarder dans mon échantillon des quarante-deux parents alternants interrogés. Il y avait moins de femmes en couple (29%) que d'hommes en couple (43%). Pas vraiment de rééquilibrage! Mais bon, mes enquêtés, comme dans toute enquête par entretien, ne sont pas représentatifs de la population des alternants.
Puisque dans les entretiens j'avais demandé aux uns et aux autres où ils en étaient de leurs relations amoureuses et comment ils s'y projetaient, je suis allé puiser dans ces récits pour essayer de mettre au jour les différences entre les pères et les mères. Je suis tombé sur des femmes prudentes avec l'idée de couple et sur des hommes d'abord impatients d'en construire un nouveau, avant de s'accommoder de leur situation d'alternance.
«Maintenant, je suis partisan d'un couple chacun chez soi.»
J'ai interrogé Delphine sur ce qu'elle ferait si elle rencontrait quelqu'un: «S'il rentre dans ma vie, soit il accepte qu'on se voie une semaine sur deux, soit c'est pas possible. Parce qu'il n'est pas question que je quitte ma maison. Ma fille est très attachée à cette maison, vraiment très attachée. La retirer de ça, c'est la retirer du lieu de ses souvenirs. Tant que je peux, je reste comme ça.»
Marie-Pierre me parle de son installation à venir avec l'homme qu'elle va épouser: «Au début, ça convient très bien. Pendant une semaine, on est exclusifs dans une relation amoureuse, et l'autre semaine, on a ses enfants, c'est très bien. Quand il m'a demandé de vivre avec lui... Euh... Bon, c'est là où les problèmes ont commencé. Il a fallu que j'intègre les filles, que je l'intègre avec les filles, et c'est là effectivement que s'est posée la question de savoir comment elles allaient vivre les choses, comment on allait s'organiser. Quand? Quand est-ce qu'on pouvait imaginer vivre ensemble?» J'ai revu Marie-Pierre quatre ans après le premier entretien. Elle venait de divorcer de nouveau.
La première fois que j'ai vu Anne, elle n'était pas «disponible pour des histoires». Quatre ans après, elle a un nouveau partenaire: «J'ai quelqu'un de fixe, avec qui je suis, qui voit les enfants, mais qui ne vit pas ici. J'ai pas du tout envie de revivre avec quelqu'un... Ce n'est pas le couple en soi, c'est la vie en couple sous le même toit. Je n'en garde pas un super souvenir et je suis assez indépendante.»
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Les hommes interrogés cherchent plus à se remettre très vite en couple avant de calmer le rythme. Gilles s'est dit: «“Faut absolument trouver quelqu'un.” Ça a duré un an, mais c'était pour combler le vide. Maintenant, quand je n'ai pas mon enfant, je fais du sport, je vois des amis, j'ai des soirées, des week-ends prévus. Quand je l'ai, je fais des activités avec lui. Là, j'ai quelqu'un, on se trouve des moments. Maintenant, je suis partisan d'un couple chacun chez soi. Je profite, je suis encore jeune, faut que je vive!»
Marc dit sensiblement la même chose: «Au début, j'essayais à tout prix de revivre avec quelqu'un, de refaire ma vie, parce que je n'aimais pas cette solitude. Après, avec les expériences, j'ai vu que la vie de célibataire, avec des conquêtes à droite et à gauche, ça me va. Je n'ai pas envie de me poser dans ma petite vie tranquille avec une femme.»
61% des alternantes ont répondu qu'elles étaient en couple contre 52% des alternants.
Sur ma question initiale, qui consistait à savoir de quelle manière la situation de résidence alternée influençait la remise en couple des hommes et des femmes, je n'avais pas vraiment avancé, jusqu'à un colloque à Strasbourg en 2016 sur «les configurations et dynamiques familiales». Dans une présentation, une chercheuse avait établi que les hommes avec des enfants en résidence alternée étaient moins souvent en couple que les femmes dans la même situation. Enfin une réponse! Elle expliquait que les hommes alternants étaient moins attractifs sur le marché des rencontres conjugales parce que les femmes recherchaient des partenaires prêts à s'investir totalement avec elles. Le fait qu'ils s'occupent de leurs enfants la moitié du temps ne les faisait pas passer pour de bons pères mais pour des hommes indisponibles pour construire une nouvelle famille. Ils étaient donc moins vendables que les hommes sans enfants ou que ceux qui n'avaient les leurs qu'un week-end sur deux.
Un mois après ce colloque, j'avais enfin accès aux résultats de mon enquête quantitative, dans laquelle figurait une question sur la situation de couple actuelle. Et là, confirmation: 61% des alternantes ont répondu qu'elles étaient en couple contre 52% des alternants. Il semblerait aussi que les hommes alternants soient moins prompts à reformer des couples traditionnels. En effet, quand ils se déclarent en couple, les hommes alternants sont plus souvent en situation de non-cohabitation que les alternantes, comme ils sont moins souvent mariés ou pacsés qu'elles ne le sont.
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Pendant huit ans, je me suis satisfait de relations à distance, en clamant bien fort que le couple, que je déformais souvent en «poulpe», ce n'était pas pour moi. Non, je ne suis pas en poulpe! J'étais à la fois père et libre de mes amours. J'avais plusieurs vies en une. Et puis la neuvième année –«Fontaine, je ne boirai pas de ton eau...»–, j'y suis retourné.