Une lueur d'espoir pour la survie de l'écosystème marin. Alors que tous les récifs coralliens de la planète pourraient disparaître d'ici à 2100 si des mesures significatives ne sont pas prises pour stopper le changement climatique et donc le réchauffement des océans, des scientifiques ont réussi à cultiver des cellules d'un corail en laboratoire.
Selon une étude publiée dans la revue Marine Biotechnology, une équipe de recherche japonaise a établi les premières lignées cellulaires stables dans un corail. Les résultats sont plus qu'encourageants. Et pour cause: sept des huit types de cellules cultivées in vitro se sont multipliées de manière continue pendant plus de dix mois et ont même survécu après avoir été congelées dans l'azote liquide puis décongelées.
«Ce succès pourrait être un moment décisif pour mieux comprendre la biologie de ces animaux d'importance vitale», affirme Noriyuki Satoh, professeur au Collège doctoral de science et technologie d'Okinawa et auteur principal de l'étude, dans un communiqué. D'autant que la création de lignées cellulaires stables pour les organismes marins, en particulier le corail, s'est avérée très difficile dans le passé, rappelle-t-il.
Créées à partir de larves du corail
Ces lignées cellulaires ont été créées à partir de larves du corail pierreux Acropora tenuis, appartenant à la famille des Acroporidae, le type de corail le plus courant dans les récifs tropicaux et subtropicaux et dont la croissance est rapide. Pour cela, l'équipe de recherche a isolé les œufs et le sperme provenant d'échantillons de coraux, puis fécondé ces œufs en laboratoire. Une fois les larves de corail développées, elle les a séparées en cellules individuelles et les a cultivées dans des boîtes de Petri.
Autre avancée marquante: certaines des lignées cellulaires étaient composées d'éléments qui permettent aux coraux de réaliser la photosynthèse et de fournir des nutriments nécessaires à leur maintien. Ces recherches pourraient ainsi permettre de comprendre les causes de la disparition des récifs coralliens et donc de trouver un moyen de prévenir le blanchissement des coraux, de ralentir voire inverser ce processus de destruction, précise le site d'informations scientifique Futurism.
«À l'heure actuelle, le besoin le plus urgent en biologie des coraux est de comprendre l'interaction entre l'animal corallien et son symbiote photosynthétique au niveau cellulaire, et comment cette relation s'effondre en cas de stress, entraînant le blanchiment et la mort du corail», explique David Miller, biologiste spécialiste des coraux à l'université James Cook, en Australie, qui n'a pas participé à la recherche. À l'avenir, l'équipe de scientifiques espère établir des lignées de cellules génétiquement identiques.