Société / Monde

Sur les réseaux sociaux, les espions veulent plaire aux jeunes

Temps de lecture : 2 min

Le MI5 tente de casser son image et de recruter plus large grâce à Instagram.

La reine Elizabeth II visite la Thames House, le quartier général du MI5, le 25 février 2020. | Victoria Jones / AFP
La reine Elizabeth II visite la Thames House, le quartier général du MI5, le 25 février 2020. | Victoria Jones / AFP

Voyages autour du monde, femmes, cocktails et smokings sur mesure, la vie d’espion semble taillée pour un feed Instagram de qualité. Du moins dans les films, car dans la réalité, les agences de renseignement aimeraient plutôt que leurs réseaux sociaux dégonflent cette réputation.

La dernière en date a faire ses premiers pas sur Instagram est le MI5, le service de renseignements intérieurs du Royaume-Uni (qui n’est donc pas l’employeur de James Bond, lui travaille pour les renseignements extérieurs, au MI6).

«Nous devons dépasser le stéréotype persistant du buveur de martini», explique Ken McCallum, le directeur du MI5, dans une tribune publiée dans le Telegraph, le tout dans le cadre de la promotion d’un «MI5 plus ouvert».

En réalité, ces services secrets plus ouverts sont surtout des services secrets qui recrutent plus large. Et qui doivent donc plaire aux jeunes. McCallum espère que cette nouvelle stratégie de communication permettra d’élargir leur base de recrutement en brisant ce que les potentiel·les candidat·es «perçoivent comme des barrières, background comme le passif socio-économique, l’ethnicité, la sexualité, le genre, le handicap, ou l’endroit du pays ou ils sont nés».

Une case à cocher

En story Instagram, l’agence met en avant un programme censé «encourager les employés LGBTQ+ à aller au bout de leur potentiel». Sur leur feed, une photo des locaux de l’agence et une anecdote sur les pigeons espions lors de la seconde guerre mondiale.

Le MI5 n’est pas la première agence à tenter d’adopter une nouvelle image plus millenium-friendly. L’an dernier, c’est la CIA qui avait lancé un nouveau site internet et un nouvel habillage plus moderne sur les réseaux sociaux.

Michael Landon-Murray, un professeur à l’université du Colorado, explique au New York Times que les réseaux sociaux sont devenus un passage obligé pour quiconque souhaite soigner son image publique. Même pour les services secrets, c’est donc «une case qui doit être cochée».

Torture, assassinats ciblés, «une bonne partie de ce que font les agences de renseignement, c’est assez moche, poursuit Landon-Murray, les réseaux sont un bon endroit pour avoir l’air cool, avoir l’air drôle. Dans un sens, jeter de la poudre aux yeux du public». Préparez vous donc à bientôt lire la dernière blague qui tourne à la machine à café de la DGSI.

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