Les toilettes publiques ne sont clairement pas le type d'endroit où l'on se rend avec joie –sauf peut-être quand l'envie d'uriner est telle que l'hygiène ambiante passe totalement au second plan. Soyons franc, les résultats de cette nouvelle étude ne vont pas vous réconcilier avec un pareil lieu. Surtout en période de Covid-19.
Publiée dans Physics of Fluids, cette recherche a mesuré le niveau des aérosols, ces particules qui restent en suspension dans l'air, émanant directement des toilettes après avoir tiré la chasse d'eau. Pour cela, les scientifiques ont installé des compteurs de particules à différentes hauteurs près d'un urinoir et de toilettes classiques.
Les résultats montrent que des dizaines de milliers de petites gouttelettes sont générées dans l'air ambiant à chaque rinçage et peuvent stagner en suspension pendant environ 20 secondes. Ces fameux aérosols sont propulsés jusqu'à plus d'un mètre au-dessus de la cuvette des toilettes, et jusqu'à 69 centimètres au-dessus des urinoirs, ajoute Science Alert.
En outre, après rinçage, les scientifiques ont observé une augmentation de 209% de la présence de particules de 0,5 à 1 micromètre et de 69,5% pour celles mesurant 0,3 à 0,5 micromètre. En résumé, quand vous tirez la chasse d'une toilette publique, vous avez deux options: fuir rapidement ou sortir votre parapluie.
Aérosols, vecteurs de contamination
Pourquoi tant de précaution face à ces petites gouttelettes en apparence inoffensives, me direz-vous? La réponse est simple: les aérosols contiennent tout un tas de micro-organismes infectieux et sont également un vecteur négligé de contamination au Covid-19.
Bien qu'il n'y ait aujourd'hui pas d'exemple précis de personnes infectées à la suite d'une exposition aux aérosols dans les toilettes publiques, le danger existe, notamment parce que les malades du Covid-19 peuvent être pris de diarrhées, nausées et vomissements. Ce sont ces mêmes fluides et excréments qui sont porteurs de germes et de maladies.
Par ailleurs, les toilettes publiques sont souvent de petits espaces intérieurs, mal ventilés et très peu aérés. L'endroit idéal pour transmettre le SARS-CoV-2.
Une des solutions face à ce problème pourrait être de fermer l'abattant (si c'est possible) au moment de tirer la chasse d'eau, bien que Science Alert émette des doutes sur la réelle efficacité de cette mesure de précaution. Car même dans ce cas-là, les aérosols parviendraient à s'échapper par les interstices. La meilleure des mesures serait donc de tout simplement éviter ces lieux.