La pandémie que nous traversons a mis à l’arrêt, depuis plus d’une année, une bonne partie des activités des professionnels de la culture, et notamment les personnels des musées et les artistes, administrateurs et techniciens du spectacle vivant. Mais le monde artistique et culturel n’a pas attendu le Covid pour se réinventer perpétuellement.
Face à un marché du travail où les postes de permanents côtoient les contrats intermittents, où les statuts d’artistes-auteurs se mélangent aux micro-entreprenariats et aux vacations, il est parfois difficile de savoir comment tirer son épingle du jeu.
En partenariat avec le blog Fou d’Art, qui recense l’actualité du spectacle vivant, du cinéma et de la vie muséale par le biais de critiques, interviews et même de revues vidéos via une chaine YouTube dédiée, voici trois conseils pour rester actifs sur le marché du travail dans les multiples secteurs de l’art et la culture.
1. Se former en continu
Bien des passerelles et des voies mènent aux métiers de la culture. Les plus prestigieuses sont sans nul doute les écoles nationales supérieures qui délivrent aux futurs artistes, administrateurs et techniciens, des diplômes jusqu’au doctorat. Citons le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse (CNSMD) à Paris, le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique en théâtre à Paris ou l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du théâtre à Lyon, les Arts Décoratifs de Paris ou Strasbourg ou encore l’École nationale supérieure des métiers de l'image et du son (la FEMIS) en cinéma qui propose de se former en réalisation, prise d’image ou même écriture de scénarios de séries.
Mais, contrairement à bien d’autres secteurs professionnels, les arts et la culture restent ouverts à des profils autodidactes et atypiques, qui tracent leur chemin par des voies parallèles à force de persévérance et de ténacité. Fréquenter les plateaux de tournage en faisant de la figuration peut parfois conduire à intégrer les métiers du cinéma comme la régie-plateau. Et il est possible de se découvrir une vocation pour la mise en scène en commençant comme simple observateur.ice de répétitions ou comme assistant.e.
Une fois lancé.e dans la vie professionnelle, les artistes comme les technicien.n.e.s n’ont jamais fini d’apprendre. Au contact de chaque réalisateur.ice de film ou de musique, de chaque producteur.ice de musique ou metteur.se en scène, la pratique du métier évolue. Il est ainsi possible d’évoluer tout au long de sa carrière grâce à la formation continue. Qu’elle soit d’ordre privée ou financée par l’Etat (via l’Assurance Formation des Activités du Spectacle), la formation continue permet de renouveler ses pratiques tout en rencontrant d’autres professionnels. Lors des périodes de creux inhérentes aux métiers de la création, envisager une formation pour parfaire ses aptitudes en son, en jeu théâtral ou en doublage est un passage obligé ou du moins hautement recommandé!
2. Se forger une identité numérique
Loin de nous l’idée d’affirmer que le monde des arts et de la culture n’est composé que de strass et de paillettes et que seul l’habit fait le moine. Mais dans un secteur en pleine recomposition depuis l’arrivée du numérique, la présence comme l’identité en ligne sont fondamentales, pour ne pas dire indispensables.
Se créer un site-web détaillé, présentant l’ensemble de vos activités passées et en cours permet à vos potentiels employeurs de vous identifier en quelques clics. Vous pouvez faire appel aux services d’un web designer ou même élaborer vous-même, à l’aide de quelques templates dédiés, votre page de présentation.
Enfin, maintenir une activité soutenue sur les réseaux sociaux peut littéralement transformer votre carrière, voire même vous faire connaitre du grand public. Du côté des comédiens, des comptes Instagram comme Les Caractères ou Les Perruques de Thomas, qui cumulent des dizaines de milliers d’abonnés, ont permis de révéler de nouveaux talents pendant le confinement.
3. Cultiver son réseau
Si on vous dit « faire son réseau » dans le monde de la culture, vous vous imaginez plongé.e dans le monde d’avant, naviguant de photo-calls aux avant-premières aux vernissages d’expositions dans des galeries prestigieuses? Vous pouvez redescendre sur terre! Faire son réseau ne nécessite pas d’avoir ses entrées aux César ou au Festival de Cannes!
Il s’agit tout simplement de rester présent.e dans votre secteur d’activité en suivant l’actualité via des sites dédiés, comme le blog Fou d’Art, en vous abonnant à des newsletters ou à des comptes d’information et de professionnels sur les réseaux sociaux. Cela vous permettra de repérer les personnes que vous connaissez à l’œuvre derrière tel nouveau tournage ou de ne pas manquer un appel à projet pour une exposition ou une audition pour intégrer un orchestre.
Cultiver son réseau c’est aussi, lorsque les théâtres et les salles de concert rouvriront, vous rendre à des spectacles pour vous imprégner du travail des autres et rencontrer vos collègues et futurs collègues au détour d’une représentation. Il s’agit de rester alerte et de ne pas hésiter à sortir de sa zone de confort, en n’ayant pas peur d’expliquer à des presque inconnus que vous aimez leur travail, ou à des amis que vous avez besoin d’être employé.
Le monde du spectacle et de la culture est aussi un monde de solidarités et de hasards heureux, alors, en ligne ou in situ, lancez-vous!
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