Monde / Culture

Des restes humains et des vestiges antiques découverts sous une nouvelle base militaire américaine

Temps de lecture : 2 min

Les autochtones chamorros demandent la préservation des sites culturels sacrés révélés par le chantier militaire.

Des marines se préparant à soulever une tente pendant la construction d'une installation médicale à la base navale de Guam., le 21 avril 2020. | Julio Rivera / Bureau d'information de la Marine / AFP
Des marines se préparant à soulever une tente pendant la construction d'une installation médicale à la base navale de Guam., le 21 avril 2020. | Julio Rivera / Bureau d'information de la Marine / AFP

Sur l'île de Guam, en Micronésie, la construction d'une nouvelle base militaire américaine suscite la controverse. Alors que le chantier du Camp Blaz, destiné à accueillir le Corps des Marines américains dans le village de Dededo, a débuté il y a un an, près d'une douzaine de sites funéraires ont été découverts depuis.

Une enquête a été lancée par une sénatrice de Guam, Telena Nelson, présidente de la commission législative sur la préservation historique, afin de voir comment préserver le nouveau chantier archéologique qui s'ouvre face au chantier militaire.

Des sites culturels importants

«Il est important de se rappeler que ce site de construction n'est pas seulement le site de la future base du Corps des Marines: c'est un musée vivant contenant d'importants artefacts chamorros, des vestiges de l'ancien village de Måguak, et les restes de nos ancêtres qui y ont vécu et y ont été enterrés pour un repos éternel», a déclaré Telena Nelson.

Des restes humains, des fours, des poteries mais aussi des outils, datant de 1.500 avant J.-C. jusqu'à l'an 1.000, ont ainsi été découverts à divers endroits où le Camp Blaz est censé s'établir. À terme, l'armée américaine souhaite faire venir 5.000 Marines, relocalisés depuis l'île d'Okinawa, au Japon.

Cette semaine, la commission dirigée par Telena Nelson a organisé une table ronde communautaire afin d'examiner le statut des sites funéraires découverts sur le camp. La perturbation de sites culturels importants de l'île de Guam a suscité la colère de militants locaux, dont Moneka de Oro, qui déclare:

«Je pense que c'est vraiment une honte de la part de l'armée de faire savoir que les valeurs de notre communauté ne sont pas prises en considération. Notre objectif est de nous rappeler que cette terre est sacrée; nous sommes les protecteurs et les défenseurs de cette terre. Peu importe qui vient et quels sont les drapeaux brandis, les personnes qui ont le lien le plus fort avec notre terre sont les autochtones chamorros.»

Concilier les chantiers?

Le porte-parole de la marine américaine, Anthony Ramos, a assuré quant à lui que l'armée respectait le protocole lié aux découvertes archéologiques survenant sur un site en construction, et que le chantier du Camp Blaz avait été suspendu jusqu'à ce que les enquêtes aient été terminées et signalées à la responsable de la préservation historique de Guam.

«Nous continuerons à garantir un processus de construction responsable grâce à d'importants efforts conjoints avec le gouvernement de Guam, les agences fédérales et locales et les institutions, afin de tirer parti de plus d'une décennie d'investissements et de planification réalisés en collaboration», a déclaré Ramos.

La responsable de la préservation historique de Guam, Carlotta Leon Guerrero, devrait finaliser prochainement son rapport sur les découvertes archéologiques du camp de Guam.

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