Zahia D, la désormais célèbre «escort girl» de l'équipe de France, avait assigné en référé le magazine VSD, qui avait fait paraître des photos tirées de son Facebook dans son édition du mercredi 28 avril. Mais le Tribunal de Grande Instance de Paris l'a déboutée de ses demandes vendredi 30 avril, estimant que ces images constituent «une illustration pertinente d’un événement d’actualité».
Voici.fr, qui appartient comme VSD au groupe Prisma-Presse, a obtenu des extraits du jugement. Les photos publiées, dont cette Une qui montre les fesses de Zahia la font apparaître «dans des tenues mettant en valeur sa plastique et ses capacités de séduction dans un contexte de sociabilité festive», écrit le tribunal. Des photos d'elle dans son salon auprès de ses parents auraient certainement été réprimées.
La décision est une vraie surprise. Christophe Carron, rédacteur en chef de voici.fr, expliquait sur Slate pourquoi il pensait que publier ces photos était juridiquement très risqué:
En France, avant dʼutiliser du matériel représentant des personnalités, il faut en demander lʼautorisation expresse. Aux personnalités concernées ou à leur agent/attaché de presse. Sauf dans un cas: quand ce matériel est directement lié à des personnes qui participent d’un événement d’actualité, pour illustrer un article sur cet événement d’actualité. Ainsi, nul besoin de demander à Catherine Deneuve son accord pour publier une photo dʼelle à lʼavant-première dʼun film pour un article sur lʼavant-première de ce film. Du coup, pour pouvoir illustrer les articles sur lʼaudition de Zahia, il aurait fallu choisir des photos la montrant en train dʼêtre entendue par la police. Ou, si ces photos n’existent pas, ne mettre aucune image.
Les juges ont donc décidé que l'actualité était plus forte que les préoccupations de vie privée de Zahia. D'autant que dès le lendemain, la jeune fille de 18 ans faisait la une -cette fois-ci négociée- de Paris-Match en déclarant: «Je suis une escort girl, pas une prostituée».
Au-delà des photos Facebook, Zahia reprochait à VSD d'avoir publié des captures d'écran d'une de ses prestations dans l'émission de NRJ12, 12 Coeurs, alors qu'elle était encore mineure. Ces captures, écrit le juge, contribuent «à l’information légitime des lecteurs sur le fait que c’était lors de ce tournage que la jeune Zahia avait fait la connaissance de l’homme suspecté de l’avoir entraîné dans la prostitution.». On y voit en effet apparaître le proxénète présumé, Abou.
[Lire l'article de voici.fr et la tribune de Christophe Carron sur Slate]
Photo: une de VSD