Les femmes trans qui pèsent plus de 90 kilos ou qui mesurent plus d'1m70 pourraient subir un examen afin de déterminer si elles représentent un risque pour la sécurité des autres joueuses. Cette évaluation permettra de les autoriser, ou non, à jouer au rugby féminin en Angleterre, révèle le quotidien britannique The Guardian.
Ces mesures visent à «trouver un équilibre entre équité, inclusion et participation sécurisée», justifie la Fédération anglaise de rugby (RFU), qui assure que le bien-être des joueuses est primordial. «Nous comprenons qu'il existe plusieurs idées fausses sur les participantes transgenres dans le rugby ainsi que dans la société en général. Cette politique vise à offrir une chance équitable à toutes celles qui souhaitent participer.»
Selon la RFU, des scientifiques «ont identifié que les différences de taille, de poids et de force donnent aux femmes transgenres un avantage potentiel sur les femmes cisgenres». Les joueuses trans devront également fournir des précisions sur leur passé sportif.
Une réglementation excluante?
Ce projet de réglementation devrait être publié sur le site de la Fédération anglaise de rugby ce mercredi 31 mars, afin de recueillir les réactions du public. Il est cependant déjà vivement critiqué par plusieurs groupes d'activistes trans. L'organisation LGBT+ Stonewall a d'ailleurs déclaré qu'elle était contre ce projet. «Personne ne devrait être exclu à cause de ce qu'il est et il est vital que tout le monde –y compris les personnes trans et non binaires– ait la possibilité de pratiquer les sports qu'il aime», affirme Maria Munir, directrice adjointe de l'engagement communautaire de Stonewall.
Conformément aux directives du Comité international olympique, la RFU autorise les femmes trans à concourir dans le sport féminin si elles suivent une hormonothérapie afin de baisser leur taux de testostérone en dessous de 5 nmol/L pendant au moins douze mois. Elle a d'ailleurs reçu trente-neuf demandes d'hommes trans, sept de femmes trans et quatre de joueurs s'identifiant comme des hommes mais souhaitant continuer à jouer dans la catégorie féminine. Toutes ces demandes ont été approuvées par un comité indépendant, précise The Guardian.
La RFU ne suit donc pas la décision de World Rugby, la fédération internationale, d'interdire les femmes trans du jeu féminin. Selon cette dernière, il y a «au moins 20 à 30% de risque supplémentaire» de blessure lorsqu'une joueuse est plaquée par une femme trans qui aurait eu une puberté masculine, ajoute le quotidien. À la suite de la création d'un groupe de travail en 2020, World Rugby avait d'ailleurs indiqué que ces joueuses «sont 25 à 50% plus fortes, 30% plus puissantes, 40% plus lourdes et environ 15% plus rapides que les joueuses assignées femmes à la naissance».