Fini les discours télévisuels soporifiques de plusieurs heures. Le président vénézuélien, connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche et être un bavard de première classe, va devoir changer de style: il s'est inscrit mardi 27 avril sur le site de microblogging Twitter, où les messages sont limités à 140 signes.
Sans surprise, son compte @chavezcandanga («candanga» signifie audacieux ou rebelle en vénézuélien) connaît un succès très rapide, et compte déjà presque 30.000 abonnés, ou «followers», mercredi 28 au matin. Son premier «tweet» est arrivé dans la nuit, peu après minuit: «Hé, comment ça va? Je suis apparu comme je l'avais annoncé: à minuit. Je pars pour le Brésil. Et très content de travailler pour le Venezuela. Nous seront victorieux!!»
«Reste à savoir à quelle fréquence le président va compresser ses discours libres, campagnards, serpentant et épiques, écrit le Guardian. Le talentueux communiquant télévisuel avoue lui-même qu'il ne sait pas quand se taire.»
Il semblerait donc que Chavez ait changé d'avis sur Twitter. S'il est très présent dans les médias, notamment à travers son émission du dimanche à la télévision vénézuélienne, il a récemment jugé que le site de microblogging -qui connait un vrai engouement au Venezuela- pouvait constituer une menace et déclaré au petit oiseau «qu'il l'embêtait». Internet «ne peut pas être quelque chose de libre où l'on fait et dit n'importe quoi», a-t-il déclaré. «Chaque pays doit imposer ses règles». «Internet est une guerre de tranchées parce qu'il apporte un vent de conspiration» a-t-il encore déclaré, estimant que Twitter pouvait, entre de mauvaises mains, devenir une forme de terrorisme.
Cette initiative intervient quelques jours seulement après l'annonce du lancement de l'opération Tonnerre de la communication («Trueno comunicacional») par Hugo Chavez au cours d'une de son émission dominicale «Allo Presidente!». Objectif affiché des «guerillas de la communication» que le président veut mettre en place: démocratiser l'information et contre-balancer le pouvoir des médias privés, très hostiles au président en place depuis 1999.
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Image de une: Hugo Chavez, le 12 février 2010 à Caracas. REUTERS/Jorge Silva