Le deuxième débat télévisé, le 22 avril, entre Gordon Brown, David Cameron et Nick Clegg, a une nouvelle fois vu la victoire du libéral-démocrate. Dans presque tous les sondages réalisés juste après la prestation des trois hommes, le nouvel homme politique en vue arrive en tête, même si l'écart avec ses concurrents se réduit par rapport au précédent affrontement.
Selon l'enquête réalisée pour le Guardian, Nick Clegg l'emporte pour 33% des personnes interrogées. Le Premier ministre travailliste Gordon Brown et le conservateur David Cameron recueillent chacun 29% des suffrages.Seul le Times présente un sondage où le conservateur est présenté comme vainqueur, mais d'une courte tête: 37% pour David Cameron contre 36% pour Nick Clegg, et 27% pour Gordon Brown.
Plus important, dans un sondage réalisée pour la chaîne de télévision ITV, 36% des sondés disent qu'ils voteront pour le Lib-Dem lors des élections le 6 mai, 35% pour les conservateurs et 24% pour les travaillistes.
Pour tous les commentateurs, la deuxième confrontation entre les trois hommes a été plus brutale que la précédente. Les échanges, en grande partie sur la politique internationale, ont été plus directs. Gordon Brown a ainsi attaqué ses deux adversaires frontalement, quand il essayait une semaine plus tôt de s'aligner sur certains points sur les positions des libéraux-démocrates.
Pour The Independent, «la locomotive Clegg n'a pas été stoppée». Dans la foulée d'une semaine de popularité croissante, Nick Clegg a enfoncé le clou pour le Guardian, déclarant aux électeurs:
Ne laissez personne vous dire que cette fois-ci rien ne peut changer. Les choses peuvent changer.
David Cameron a lui cherché une position de leader, commençant plusieurs de ses réponses par «Si j'étais Premier ministre». Il a également parlé de la possibilité -de plus en plus probable vu le niveau des libéraux-démocrates dans les sondages- d'une absence de majorité au Parlement.
Gordon Brown était plus posé que lors du premier débat, plus dans la posture du Premier minstre, selon le Guardian. Il a également reconnu: «Pour le style et la communication, ne comptez pas sur moi.»
Il a néanmoins cherché à s'attirer les faveurs du public par une pique:
Plus je les entends [David Cameron et Nick Clegg], plus ils me font penser à mes deux fils se chamaillant dans leur bain.
La plaisanterie est tombée un peu à plat, et fait la risée des journaux britanniques. Pour le commentateur de The Independent, Simon Carr, la phrase a provoqué «le plus gros fou rire de la rédaction. Pour la façon dont il l'a raconté».
Une information du Telegraph explique peut-être le manque de naturel du Premier ministre: toutes ses sorties étaient préparées à l'avance. Une photo Reuters de ses notes montre même qu'il a finalement abandonné plusieurs idées, notamment la possibilité «d'appeler un ami» comme dans le jeu télévisé «Qui veut gagner des millions?».
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Photo de une: Photo: Nick Clegg, David Spencer via Flickr CC License by