Sciences

Vacciner des singes, solution contre une autre épidémie menaçante

Temps de lecture : 2 min

Après le Covid-19, la fièvre jaune fait craindre une nouvelle hécatombe au Brésil.

Un tamarin-lion à tête dorée. | Adèle via Unsplash
Un tamarin-lion à tête dorée. | Adèle via Unsplash

Déjà durement endeuillé par le Covid-19, le Brésil doit faire face à une autre menace mortelle: la fièvre jaune. Plusieurs épidémies de cette maladie hémorragique virale aiguë, transmise par les moustiques, ont déjà frappé le pays, notamment en 2016 et en 2017. Avec la déforestation intensive, les scientifiques craignent que la fièvre jaune se répande davantage.

Ce virus, qui provoque notamment de la fièvre, des vomissements et la jaunisse (d'où son nom de fièvre jaune) tue chaque année 30.000 personnes -environ 15% des malades décèdent une fois infectés, un taux bien supérieur au Covid-19. Le Brésil est notamment le plus touché au monde depuis ces dernières années, avec des foyers d'infection au milieu de la forêt atlantique, non loin de villes densément peuplées comme Rio de Janeiro et São Paulo.

Ce que craignent les scientifiques, c'est que le virus se répande rapidement à travers les singes tamarins, qui agissent comme des «amplificateurs» de la maladie, explique BBC Future. Ces primates peuvent en effet avoir la fièvre jaune et, pendant leur infection, les moustiques qui les piquent peuvent à leur tour être infectés. Avec la déforestation, ce phénomène est accentué en raison du fait que singes et moustiques se retrouvent à partager un espace de plus en plus restreint.

La menace est d'autant plus grande que de nombreux Brésiliens et Brésiliennes ne sont pas vacciné·es contre ce virus -un vaccin existe pourtant depuis près d'un siècle. Dans les plus grandes villes du Brésil, le taux de personnes vaccinées dépasse à peine 50%, comme à Rio de Janeiro. La méfiance de la population vis-à-vis du gouvernement a notamment entravé les récentes campagnes de vaccination.

Vacciner les singes... et lutter contre la déforestation

Le média américain dresse donc un constat alarmant. Un faible taux de vaccination, une pression sur la faune près de zones urbaines densément peuplées, des singes «amplificateurs» ainsi qu'une trop faible production de vaccins contre ce virus: les conditions sont idéales pour qu'une épidémie importante se déclenche.

Face à cette menace, la Golden Lion Tamarin Association, un groupe de conservation à but non lucratif, s'est mise à vacciner les tamarins des forêts brésiliennes.

L'objectif est double: les vacciner servira à la fois à empêcher la propagation du virus, mais également à sauver ces primates -dont 30% de la population a été décimée par la fièvre jaune en 2017.

Pour autant, cette campagne de vaccination ne peut être le seul remède. S'attaquer au véritable problème, la déforestation, est fondamental. Au fur et à mesure que la forêt est grignotée par les activités humaines, qu'elles soient liées à l'élevage de bétail ou à l'industrie du bois, des virus continueront de se propager.

Depuis plusieurs années, les rapports alarmants se succèdent pourtant. En 2020, la déforestation en Amazonie brésilienne avait notamment atteint son plus haut niveau depuis douze ans, avec plus de 11 000 km² détruits en douze mois.

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