Vous en avez marre de retrouver au pied du lit des souris tuées par votre chat? Des scientifiques ont trouvé la solution. Donner de la nourriture à base de viande à son félin et jouer avec lui pour stimuler son instinct de chasseur réduiraient ses envies de tuer des animaux sauvages, rapporte un article du Guardian.
Selon une étude publiée dans la revue Current Biology et réalisée sur plus de 300 félins, les chats déposeraient trois fois moins de cadavres de souris et d'oiseaux sur le pas de leur porte lorsqu'ils mangent des repas sans céréales. Par ailleurs, cinq à dix minutes de jeu, soit la durée moyenne d'une chasse, permettraient de réduire la mortalité d'un quart.
«Ce que nous avons fait, c'est essayer de les empêcher de chasser en répondant à certains de leurs besoins ou de leurs désirs avant qu'ils ne pensent à y aller», explique Robbie McDonald, professeur à l'université d'Exeter en Angleterre. «Notre étude montre qu'avec des méthodes entièrement non-invasives et non-restrictives, les propriétaires peuvent changer le comportement des chats.»
Bon pour les chats et pour la planète?
Pour le jeu, rien de très compliqué: les maîtres ont seulement besoin de déplacer une baguette et un jouet en plumes sur une corde afin que le chat puisse les traquer, les poursuivre et bondir. Il suffit ensuite de donner à l'animal une fausse souris pour imiter la mise à mort. Si ce jeu a été concluant pour réduire la mort de mammifères, le nombre d'oiseaux tués n'a lui pas diminué. Selon les scientifiques, cela peut s'expliquer par le fait que les jeux se déroulent plus souvent le soir, contrairement à la chasse aux oiseaux qui est matinale.
Concernant l'impact du changement d'alimentation, la chercheuse Martina Cecchetti explique que «certains aliments pour chats contiennent des protéines d'origine végétale et qu'ils laissent possiblement certains chats déficients en un ou plusieurs micronutriments, les incitant à chasser». En effet, les chats ont des besoins alimentaires spécifiques, tels que des acides aminés, présents dans la viande.
Selon l'équipe de recherche, ces résultats sont bons pour les chats, pour leurs propriétaires et pour la faune. Et pour cause, selon des estimations les 7,5 millions de chats au Royaume-Uni seraient responsables de la mort de 100 millions d'animaux par an. Le bilan est de plusieurs milliards aux États-Unis et de 230 millions en Australie.
Toutefois, cette étude soulève également des interrogations concernant la production intensive de viande, dangereuse pour l'environnement. Prochaine étape pour les scientifiques: déterminer si des micronutriments spécifiques pourraient être ajoutés à la nourriture pour chats.