Les foyers d'aides texans aux familles migrantes rapportent que les patrouilles aux frontières des États-Unis leur ont amené des centaines de familles depuis fin janvier. L'un d'entre eux, la Val Verde Border Humanitarian Coalition, raconte à Buzzfeed News que le nombre de personnes aidées est passé de 25 par semaine à 50 par jour.
Les conséquences à cet afflux soudain sont multiples. Premièrement, l'économie d'Amérique centrale est durement touchée par le Covid-19, notamment au Guatemala et au Honduras, récemment détruits par deux ouragans successifs.
De nombreuses familles sont forcées d'émigrer vers le nord. Seulement, en mars dernier, Donald Trump avait inclut dans ses mesures de lutte contre le Covid un arrêt des études de demandes d'asile et une accélération des procédures d'expulsion du pays.
Par conséquent, sans porte de sortie vers les États-Unis, le Mexique s'est soudainement retrouvé dans l'impossibilité de faire fasse à l'affluence. Le pays a donc voté en novembre une nouvelle loi interdisant la détention d'enfants de moins de 12 ans par le gouvernement. Toutes les familles avec des enfants de cet âge là retenues aux États-Unis ne peuvent donc plus être renvoyées au Mexique, qui refuse de les recevoir.
Familles livrées à elles-mêmes
Les camps texans de détention de demandeurs d'asile se retrouvent donc pleins. D'autant que les mesures de distanciation physique ont réduit le nombre de places disponibles. Faute d'espace et de possibilités de renvoi au Mexique, des milliers de familles ont donc été autorisées à traverser la frontière.
Le problème est qu'elles se retrouvent la plupart du temps livrées à elles-mêmes, explique Joanna Williams, de l'ONG Kino Border Initiative. Sauf dans quelques rares cas, ces familles ne reçoivent aucun document officiel et dépandent uniquement de la direction du foyer d'aide le plus proche. «Au final, elles sont simplement jetées à la rue.»
La situation est similaire au Mexique, explique Soeur Norma Pimentel, la directrice des Charitées catholiques de la vallée du Rio Grande. Les services d'immigration donnent généralement aux familles expulsées une autorisation de rester, mais elles doivent trouver elles-mêmes quoi faire ensuite.