Les ruines de la ville de Caral, vieilles de 5.000 ans, sont au coeur d'un conflit foncier. Situés au Pérou, dans la vallée de Supe, les vestiges de ce qui est considéré comme étant la plus ancienne ville du continent américain ont été envahis à de multiples reprises par des squatter·euses, qui revendiquent les terres.
Le Guardian rapporte que depuis le début de la pandémie de Covid-19, des personnes ont pris neuf fois d'assaut les ruines. Au mois de juillet, les squatter·euses auraient même utilisé une grosse pelleteuse pour abattre des murs et détruire des tombes, des céramiques et d'autres objets historiques.
Selon le média britannique, les squatter·euses appartiendraient à une seule famille élargie, qui atteste que les terres lui ont été données dans les années 1970 -ce que dément Ruth Shady, la célèbre archéologue péruvienne qui a mis à jour les ruines.
Cette dernière, qui travaille encore sur une partie du site, a été victime d'intimidations. Outre des menaces de mort à répétition, son chien a été empoisonné. Le différent serait également exacerbé par la flambée des prix des terres dans la région, qui ont presque été multipliés par dix depuis 2009 -date à laquelle le site a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Aujourd'hui, il semblerait que les envahisseur·euses soient toujours bel et bien sur le site, malgré la présence d'une patrouille. L'immense étendue des vestiges ne permettrait notamment pas aux forces de l'ordre de reprendre entièrement la main sur la totalité des ruines.
Des pyramides historiques
Caral est notamment célèbre pour ses six pyramides, qui seraient plus anciennes que celles d'Égypte. Cette civilisation serait également antérieure d'environ 4.000 ans à l'Empire inca, rapporte Discover magazine.
Le site a d'abord été découvert en 1905 par Max Uhle, un archéologue allemand. Les pyramides ont ensuite été mises à jour en 1970, avant que la cité antique ne sorte véritablement de terre deux décennies plus tard, avec des fouilles orchestrées par l'archéologue péruvienne Ruth Shady.
À son apogée, la ville sacrée de Caral-Supe, dont le terrain s'étendait sur plus de 600 hectares, abritait des milliers de personnes. Aujourd'hui, la conception architecturale complexe des ruines n'a pas encore livré tous ses secrets.