Malgré l'indépendance revendiquée par Taïwan depuis 1949, la République populaire de Chine n'a jamais renoncé à reprendre le contrôle sur ce qu'elle considère comme une province faisant encore partie intégrante de son territoire.
Entre exercices militaires dans le détroit qui sépare les deux pays et projets rendant possible une invasion, le gouvernement chinois entretient le flou sur ses potentielles visées sur Taïwan.
L'île a donc décidé de s'armer, afin de parer à toute éventualité. Elle va se doter de huit sous-marins. Leur construction a débuté dans le sud de l'île, à Kaohsiung, et les premières manoeuvres marines devraient débuter en 2025.
Dix-huit torpilles
Ces sous-marins neufs viendront remplacer la flotte de quatre engins dont dispose déjà le pays, mais qui datent de la Seconde Guerre mondiale. Lors de la cérémonie de lancement de ce projet, la présidente Tsai Ing-wen a estimé que ce chantier représentait une «événement historique qui démontre au monde la force de détermination de Taïwan».
Ces engins patrouilleront dans le détroit de Taïwan, le bras de mer d'un peu moins de 200 kilomètres qui s'étend entre l'île et la Chine continentale. Un détroit que la Chine devra nécessairement traverser si elle veut se rendre sur l'île.
Les sous-marins en question sont des modèles peu coûteux, propulsés par des moteurs diesel à la surface et par des batteries électriques sous l'eau (contrairement aux sous-marins nucléaires utilisés par la France ou par la Chine).
En plus des sous-marins eux-mêmes, Taïwan s'est doté de quoi les équiper. Plus tôt cette année, l'administration Trump a autorisé la vente à la marine taïwanaise de 18 torpilles Mark 48 pour l'équivalent de 146 millions d'euros.