Alors que le Covid-19 continue de faire des ravages aux États-Unis, la situation est particulièrement dramatique dans les prisons. La Californie compte 35 établissements pénitentiaires, où plus de 91.458 personnes sont incarcérées. 8.832 d'entre elles sont positives au Covid.
D'après ces informations fournies par l'administration pénitentiaire, ce sont donc 9,6% des prisonniers de l'État qui sont positifs à la maladie. À cela s'ajoute plus de 3.000 cas parmi le personnel des prisons. Depuis le début de l'épidémie, 104 détenus sont morts du Covid en Californie. Le 17 décembre, 106 étaient hospitalisés en dehors de leur prison.
Afin de tenter de maîtriser les contaminations, plus de 22.000 personnes ont été libérées depuis le mois de mars. C'est la première fois depuis plus de trente ans que si peu de personnes sont enfermées en Californie. La plupart des détenus relâchés n'avaient plus que six mois ou moins à tirer.
«Indifférence»
Les activistes de défense des droits des prisonniers demandent plus d'efforts. «Ils tuent littéralement des gens par leur indifférence», déplore Kate Chatfield, de l'association The justice collaborative. «Ils savaient que ça allait arriver, leur niveau d'indifférence pour la vie humaine, leur niveau de négligence est choquant.»
L'épidémie avait déjà touché un grand nombre de détenus cet été et il paraissait en effet évident que l'hiver allait apporter une nouvelle vague de contamination, dans des prisons moins aérées. L'administration affirme au HuffPost que les mesures nécessaires de distanciation sociale ont été prises.
Seulement, un récent rapport de l'inspection des prisons souligne que dans les établissements contrôlés, près d'un tiers des membres du personnel et des détenus ne porte pas de masque, ce qui est pourtant obligatoire.
En Californie comme dans le reste du pays, la majorité des prisonniers sont noirs ou d'origine sud-américaine –des communautés souvent plus pauvres et plus touchées par le Covid-19.