Le génie de Vincent van Gogh, peintre et dessinateur néerlandais du XIXe siècle, n'est plus à démontrer. Mais derrière ses œuvres connues à l'international comme La Nuit étoilée, La Chambre de Van Gogh à Arles ou Les Tournesols se cache un homme fragile et tourmenté. Depuis son suicide en 1890, les théories concernant sa santé mentale ont foisonné. Selon une nouvelle étude, l'artiste aurait souffert de deux épisodes délirants lors de sevrages d'alcool à l'hôpital.
Le 29 juillet 1890, Van Gogh met fin à ses jours en se tirant un coup de revolver dans la poitrine. Il avait 37 ans. Deux ans auparavant, le 23 décembre 1888, l'artiste s'était déjà mutilé en se coupant l'oreille, avant de l'envoyer à une femme travaillant pour une maison close à Arles, qu'il avait l'habitude de fréquenter avec son ami Paul Gauguin. Selon les universitaires derrière la nouvelle étude, ce moment précis marque le début de sa descente aux enfers.
De décembre 1888 à mai 1889, Van Gogh est hospitalisé à Arles, puis transféré dans un asile à Saint-Rémy-de-Provence, où il restera de mai 1889 jusqu'à mai 1890. Afin de mieux comprendre l'état mental du peintre, des psychiatres de l'Université de Groningue, aux Pays-Bas, ont décidé d'analyser ses échanges épistolaires pendant les dernières années de sa vie.
Une relation compliquée avec l'alcool
Van Gogh était un grand buveur d'absinthe, l'un des alcools les plus forts au monde. Lorsqu'il entre à l'hôpital, il se voit à deux reprises dans l'obligation d'arrêter soudainement de boire de l'alcool. À cette époque, l'artiste dit commencer à avoir des hallucinations.
L'équipe de recherche a utilisé plusieurs approches de diagnostic. Elle a interrogé trois historiens de l'art, spécialistes de la vie et du travail de Van Gogh, qui ont chacun étudié scrupuleusement les correspondances du peintre avec son frère Théo ainsi qu'avec ses contemporains. Le but était notamment de déterminer si les différents symptômes décrits dans les textes de Van Gogh pouvaient être identifiés et associés à des troubles psychiques précis.
L'étude conclut finalement que Vincent van Gogh ne souffrait pas d'une unique maladie. En entrant dans l'âge adulte, l'artiste avait probablement développé un trouble de l'humeur (a priori un trouble bipolaire) et un trouble de la personnalité borderline, qui expliqueraient sa vulnérabilité. Ces troubles auraient empiré à cause de sa consommation excessive d'alcool, associée de surcroît à un mauvais régime alimentaire. Les deux épisodes délirants seraient quant à eux la conséquence des sevrages alcooliques auxquels il a été soumis, qui auraient aggravé les épisodes dépressifs dont il souffrait.