Graham Creed est présentateur météo pour la chaîne australienne ABC depuis une vingtaine d’années. Il annonce, comme le faisait Catherine Laborde, s’il fera chaud ou froid, sec ou humide.
Mais depuis quelques mois Graham Creed ajoute à ses bulletins quotidiens habituels des informations sur le changement climatique en particulier avec les vagues de chaleur et températures extrêmes que peut connaître le pays en plein été.
Alors même que le débat autour du changement climatique est complexe en Australie, explique le Guardian, le présentateur météo reçoit pourtant assez peu de commentaires négatifs sur sa démarche –y compris sur les réseaux sociaux. Au contraire, plusieurs personnes estiment qu’«il est temps» qu’un présentateur météo s'empare du problème.
Creed est l’un des dix-sept présentateurs et présentatrices météo australien·nes à utiliser les données mises à disposition par le centre de recherche de Monash. David Holmes, le directeur du centre, a expliqué au Guardian que «quand on creuse sur l'appréhension du changement climatique, on découvre que l'inquiétude de la population n’est pas égale à ses connaissances».
Pour le chercheur, les présentateurs et présentatrices météo sont un excellent moyen de transmettre des informations sur le changement climatique puisqu'ils et elles disposent de la «confiance de la population et de compétences en communication en plus d’un accès à une large audience».
De plus, en Australie, la population a tendance à faire confiance aux informations sur le changement climatique provenant des scientifiques bien sûr, mais aussi des fermier·es et pompier·es et en quatrième position des présentateurs et présentatrices météo.
La température moyenne australienne a augmenté d’1,4°C en un siècle. Le nombre de jours de canicule augmente d’années en années. Et les scientifiques relient clairement ces changements aux émissions de gaz à effet de serre.
Pour révolutionner un peu plus les bulletins météo, une nouvelle méthode est à la disposition des présentateurs et présentatrices. Des scientifiques sont parvenus à créer un modèle de prévision qui permet de comparer le climat «déréglé» et subi par la population au climat que le pays devrait connaître sans crise écologique. En somme, un bulletin pourrait demain annoncer une vague de chaleur tout en expliquant quel devrait être le climat australien sans le concours du changement climatique.