Un vol de la compagnie low-cost Ryanair en provenance de Charleroi qui devait se poser à Carcassonne mercredi 7 avril a été détourné en fin d'après-midi vers Perpignan, faute de... contrôleur aérien. Un incident qui a déclenché un affrontement par médias interposés entre les responsables locaux. Tout est parti de l'article de la Dépêche relatant l'incident:
C'est une mésaventure singulière que celle des passagers qui avaient réservé leurs sièges à bord de cet appareil de la compagnie Ryanair ce jeudi en fin de journée. Le décollage à Carcassonne était programmé à 17 heures 30. À 20 heures, l'avion n'était toujours pas annoncé dans l'espace aérien audois. L'aiguilleur du ciel ayant terminé son service, il a mis la clé sous la porte de la tour de contrôle.
La recherche des responsables de cette situation ubuesque est rapidement lancée. La Dépêche écrit que «cet incident tomberait à pic pour mettre en lumière les restrictions d'effectifs dans le contrôle aérien, imposées par la réforme générale des politiques publiques.» L'affaire est relatée dans les médias belges, et prend une tournure politique en France, où les médias parlent d'un contrôleur qui aurait «déserté son poste». Dans une interview à l'Indépendant, le président de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Carcassonne, gestionnaire de l'aéroport, se disait «effondré par ce manque de responsabilité»:
On se bat pour améliorer l'image de Carcassonne et satisfaire les clients, et voilà qu'une seule personne réduit tout cela à néant! Sur le plan économique, je rappelle que les retombées engendrées par l'aéroport tournent autour de 500 millions d'euros par an.
La préfecture rejette quant à elle la responsabilité sur la CCI, qui n'aurait pas demandé une rallonge horaire exceptionnelle après avoir appris le retard de l'avion. Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet de l'Aude, explique:
J'ai été personnellement alerté vers 20 heures. À ce moment-là, il était impossible de demander au contrôleur du ciel en service de rester plus longtemps à son poste. Il venait d'effectuer une journée de travail supérieure à treize heures, et il devait reprendre son service le lendemain à 6 heures. Le commerce aérien est soumis à des consignes de sécurité que nous devons respecter.
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Photo de Une: Control Tower, mrhayata, via Flickr CC License by